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Algérie-Industrie automobile : M. Chahboub : A ce stade du SKD, pas encore d’économie de devises (vidéo)

Par Yazid Ferhat
14 décembre 2016
Mokhtar Chahboub ex-PDG de la SNVI/ ph: Y. Abba

 

La phase SKD est une étape incontournable dans création d’une industrie automobile en Algérie, mais il faut aller rapidement vers les autres phases que sont le CKD notamment pour ne pas se retrouver avec un produit en dessous du taux d’intégration locale recommandé. C’est ce que recommande Mokhtar Chahboub expert industriel et ex-PDG de la SNVI (Société nationale des véhicules industrielle.

 

Lors de son passage ce mercredi sur le plateau de la webradio RadioM, l’ex-PDG de la SNVI, Mokhtar Chahboub explique que le véhicule monté en régime SKD (Semi Knocked Down) revient plus cher que le CBU  (Complete Built-up Unit), c’est-à-dire un produit importé totalement monté.  Selon lui toutes les études montrent que le SKD revient plus cher que l’importation, mais cette phase est importante dans la phase de démarrage. « En général, la phase SKD a une durée de vie limitée », a-t-il toutefois ajouté.

Pour illustrer son propos, il a précisé que cette phase « primaire » profite d’un certain nombre d’avantages que le  code de l’investissement consent au projet -et qui restent limités dans le temps- pour mettre le produit à un prix compétitif.  « Donc si on ne monte pas vite en intégration, on risque d’aller au-delà du délai consenti pour bénéficier de ces avantages », a-t-il noté. Cela a pour conséquences, selon lui, de se retrouver avec un produit avec peu d’intégration locale. « Il faut limiter la phase SKD et aller vers les autres phases », a-t-il recommandé, citant notamment la phase CKD  (Completly Knocked Down)  puis aller vers plus d’intégration.

Selon lui, l’Algérie dispose d’industriels qui peuvent participer à ce processus d’intégration dans l’industrie automobile «  pour peu que les partenaires étrangers les assistent ».  Il en recense au moins une soixantaine notamment ceux figurant sur la liste de Renault Algérie Production qui n’avaient tous participé au processus d’intégration dans l’usine de Oued Tlélat.

« La mise en norme et au standard d’un cahier des charges très contraignant a freiné le processus d’intégration », a-t-il expliqué ajoutant que le taux d’intégration de l’usine Renault en Algérie ne dépasse pas actuellement les 12%.

C’est Renault qui a voulu s’implanter en Algérie, pas le gouvernement

Par ailleurs, M. Chahboub est revenu sur la genèse du projet Renault en Algérie, en relevant que c’est le constructeur français qui a voulu une implantation en Algérie conformément à sa stratégie de production de véhicules destinés aux marchés émergent. Selon lui, l’installation de Renault en Algérie n’a jamais été l’émanation d’une volonté du gouvernement de lancer une industrie automobile avec comme locomotive Renault. Il s’agissait d’une  volonté de Renault de compléter sa stratégie de production de véhicules low-cost entamée en Roumanie, en Amérique du Sud et puis en Afrique du Sud et au Maroc.

Le premier contact pour ce projet a été fait en 2009, suite à une lettre d’intention adressée à la SNVI. Le projet orienté vers le marché local devrait avoir une capacité de production de 150 000 véhicules. La partie algérienne avait négocié 15 à 25% de la production pour l’exportation.  Prévu au départ dans la ZI de Rouiba, il a été ensuite transféré à Oued Tlélat « par souci d’équilibre régional ». 

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