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Algérie- Le directeur de l’Institut de normalisation plaide pour la « norme de la responsabilité sociétale » ISO 26000

Par Yacine Temlali
24 avril 2016
La ISO 26 000 édicte des normes directives que sont celles de la redevabilité, de la transparence, du comportement éthique.

« La société algérienne doit tendre vers un changement de paradigme en matière de responsabilité sociétale », a déclaré hier samedi Mohamed Kheddam, directeur à l’IANOR (Institut algérien de la normalisation) lors du premier Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement.

 

 

Face à un contexte global miné par la persistance des inégalités et l’escalade de la violence, fragilisé par de nombreux enjeux – dont le défi de la sécurité alimentaire pour une population mondiale en croissance, le défi du changement climatique et celui de la sécurité énergétique, la norme 26 000 relative à la Responsabilité Sociétale des entreprises (RSE) constitue la réponse organisationnelle efficace. C’est ce qu’a estimé Mohamed Kheddam, directeur à l’IANOR (Institut algérien de la normalisation), qui intervenait hier au 1er premier Forum algérien des droits de l’homme et de l’environnement organisé à Alger.

Associant les questions techniques et politiques, le conférencier fera savoir que la ISO 26 000, qui n’est pas destinée à la certification, édicte des normes directives que sont celles de la redevabilité, de la transparence, du comportement éthique, du respect des intérêts des parties prenantes, du principe de l’égalité, des normes internationales de comportement ainsi que des droits de l’homme.

Mettant en exergue l’intérêt de la normalisation dans la projection de l’économie nationale et dans l’assainissement du marché du phénomène de la contrefaçon, M. Kheddam juge que « la norme est une arme à double tranchant, dont la force réside dans l’adhésion des parties prenantes et des compétences concernées ». Selon lui, « la certification deviendra forcement une exigence de l’OMC pour les pays et organisations voulant y adhérer ». A ce titre, s’inscrivant dans le cadre du programme de développement durable de l’ONU dont les piliers sont l’environnement, la société et l’économie, la norme ISO 26 000 a pour objectif, a-t-il expliqué, « d’aider les organisations (entreprises, organismes, institutions…) à s’inscrire dans une démarche de développement durable et à contribuer au développement des communautés dans lesquelles elles opèrent ».

 

Changement de paradigmes

 

Norme internationale d’application volontaire, l’ISO 26 000 ne s’applique pas uniquement aux entreprises économiques mais à tout type d’organisation quelles que soient la taille et l’envergure, le secteur d’activité, souligne le directeur à l’IANOR estimant que « la société algérienne doit tendre vers un changement de paradigme en matière de responsabilité sociétale ».

Déclinant les enjeux socio-économiques de ladite norme pour l’entreprise algérienne, il cite une prise de décisions plus éclairée, fondée sur une meilleure appréhension des attentes de la société, l’amélioration des pratiques de l’organisation dans le domaine du management des risques, l’amélioration de la fiabilité et de l’équité des transactions par un engagement politique responsable et, enfin, la concurrence loyale et l’absence de corruption, ainsi que la prévention ou la réduction des conflits potentiels avec les consommateurs à propos de produits ou de services.

Pour sa part, Yacine Ould Moussa, expert consultant spécialisé dans les questions énergétiques, considère qu’« il est plus difficile d’imaginer des dispositifs lisibles, visibles et intelligibles pour tous, les porteurs de projets, les investisseurs, et ce, afin de mettre en relation nos besoins immédiats et futurs en matière de développement durable à travers une coordination pour une bonne pratique environnementale », tout en plaidant pour une fiscalité incitative en la matière pour les entreprises veillant à la protection de l’environnement.

Pour cet expert, les enjeux de la préservation de l’environnement et du développement durable pâtissent des mutations énergétiques qui se font lentement face aux appétits économiques et des marchés qui ne connaissent pas de frontières ». 

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