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Algérie – Le programme des énergies renouvelables ne sera pas directement financé par l’Etat (Salah Khebri)

Par Yacine Temlali
25 mai 2016
Le ministre de l’Energie algérien Salah Khebri (photo publiée par le quotidien El Moudjahdi).

Interrogé par la presse sur l’éventualité pour l’Algérie d’accepter de vendre son gaz à l’Europe à travers des contrats à court terme (spot) où les prix sont bas vu la concurrence et l’abondance de l’offre gazière à l’international, M. Khebri a répondu : « Mais quels sont les organismes qui vont financer des projets de longue durée portant sur des contrats d’approvisionnement à court terme? »

 

  

Les investissements inscrits dans le cadre du programme national des énergies renouvelables ne seront pas directement financés par l’Etat, mais le seront par des opérateurs algériens et étrangers, a affirmé, mardi à Alger, le ministre de l’Energie, Salah Khebri.

« Le programme des énergie renouvelables sera réalisé en partenariat. L’Etat n’y investira pas directement mais ce sont les opérateurs algériens et étrangers qui le financeront », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec le Commissaire européen à l’Energie, Miguel Arias Canete, en marge du premier forum d’affaire Algérie-UE sur l’énergie.

Pour le ministre, l’un des objectifs de ce forum est, justement, d’attirer les entreprises européennes vers ce programme des énergies renouvelables.

M. Khebri a soutenu que l’Algérie ne pouvait plus continuer à avoir une électricité basée uniquement sur le gaz et le diesel. D’où la nécessité de diversifier son mix énergétique en exploitant l’immense gisement solaire dont dispose le pays.

Cependant, a-t-il expliqué, l’Etat interviendra en aval en subventionnant le prix de l’électricité qui sera produite à partir des énergies renouvelables dont essentiellement le solaire et l’éolien.

A ce propos, il a indiqué que les énergies renouvelables étaient plus onéreuses que les énergies fossiles. Ce qui explique que tous les pays qui ont introduit ces énergies avaient mis en place une caisse pour subventionner le différentiel des prix.

L’Algérie, a-t-il rappelé, dispose d’un cadre réglementaire qui permet à l’Etat de garantir l’achat de la production de l’énergie renouvelable à un prix qui couvre l’ensemble des charges et rémunère l’investissement à un taux raisonnable sur une période de 20 ans.

Grâce aux premières centrales électriques mises en place en Algérie, la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables atteindra les 368 mégawatts d’ici à la fin de l’été 2016, une première étape d’un programme qui table sur une production de 22.000 mégawatts d’électricité à partir du renouvelable à l’horizon 2030, a-t-il rappelé.

 

Non aux contrats gaziers à court terme

 

Interrogé par la presse sur l’éventualité pour l’Algérie d’accepter de vendre son gaz à l’Europe à travers des contrats à court terme (spot) où les prix sont bas vu la concurrence et l’abondance de l’offre gazière à l’international, M. Khebri a répondu qu’il s’agissait d’une question purement financière.

En relevant que le gaz nécessite des investissements colossaux, le ministre a précisé que pour financer une chaîne gazière, les banques et les organismes de financement exigent des contrats d’achat à long terme et n’acceptent pas d’accorder leurs prêts pour des contrats à court terme.

« Je comprends que les consommateurs veuillent une énergie moins chère, et leur préférence est, évidemment, de payer le gaz au prix spot. Mais quels sont les organismes qui vont financer des projets de longue durée portant sur des contrats d’approvisionnement à court terme? », s’est-il interrogé.

Evoquant le cas d’une compagnie gazière européenne qui a proposé à l’Algérie, lors de ce forum, de lui vendre du gaz à court terme, le ministre a affirmé que l’Algérie serait preneur si elle trouvait des financements qui ne lui exigeront pas des contrats d’achat sur le long terme.

A une question sur le projet de Rouiba-éclairage qui devait fabriquer des panneaux photovoltaïques dans le cadre d’un partenariat entre une filiale de Sonelgaz et une entreprise allemande, M. Khebri a fait savoir que ce projet n’avait pu voir le jour du fait de la mise en faillite du partenaire allemand.

Mais il a annoncé qu’un projet similaire était en cours de réalisation à Sidi Bel-Abbès avec une capacité de production de 25 mégawatts.

Abordant le partenariat énergétique algéro-européen, il a estimé qu’il était temps, pour les deux parties, de passer de simples relations commerciales à des relations stratégiques, de manière à ce que les intérêts des entreprises algériennes et européennes soient partagés.

 

Pas de 4e appel d’offres dans l’immédiat

 

Questionné également sur la date de lancement du 4ème appel d’offres pour la sélection des opérateurs pour l’exploitation de gisements d’hydrocarbures en Algérie, le ministre a répondu que les faibles cours mondiaux du brut avaient placé les investisseurs internationaux devant un problème de manque de liquidités les ayant amenés à retarder certains projets.

« Nous sommes en concertation avec des compagnies mondiales. Dès que le moment sera opportun, nous lancerons l’appel d’offres », a-t-il avancé.

 

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