M A G H R E B

E M E R G E N T

Algérie

Algérie-Planche à billets: la comparaison d’Ouyahia avec les États-Unis et l’Europe est « farfelue » (Ferhat Aït Ali) Audio- Vidéo

Par Maghreb Émergent 20 septembre 2017

 

 L’impact inflationniste du financement non conventionnel aura lieu mais ne sera pas dans un premier temps « exagéré »,a souligné Ferhat Aït Ali dans l’émission l’invité du direct. Il a qualifié la comparaison faite par Ouyahia avec les États-Unis ou l’Europe de «farfelue».

 

 

 

 L’économiste a dit son scepticisme au sujet des annonces d’Ouyahia sur la destination du financement non-conventionnel (rembourser l’emprunt, refinancer le FNI, couvrir les engagements du trésor) sur un délai cinq ans.

 Ces affectations, a-t-il observé, ne figurent pas dans le projet de révision de la loi. Cette émission monétaire dit-il avec humour, le cas d’une personne sommée par le juge de payer un chèque sans provision se propose d’émettre un autre chèque.

 L’emprunt obligataire est allé « droit au financement du déficit »

 Pour lui, on est dans la situation curieuse où l’on va emprunter pour rembourser une dette. «Cela peut se concevoir même dans le commerce, la Bourse sert à cela. Si nous étions dans une économie ouverte, avec un système financier et une sphère productive réelle de services,  de biens, d’idées, connectée sur le système  international, le Trésor peut se refinancer couvrir les dettes actuelles ainsi en attendant des jours meilleurs ».

 Mais, observe-t-il, ce n’est pas le cas en Algérie et en l’état actuel des choses, «on n’est pas sur que l’émission monétaire sera affectée là où le gouvernement le dit. ». Ferhat Aït Ali rappelle que  le fameux emprunt obligataire « était censé financer des projets générateurs de nouveaux revenus… Il est allé tout droit au financement du déficit. »

 Au sujet de l’impact inflationniste de ce recours à la planche à billet, l’économiste estime qu’il ne sera pas exagéré dans l’immédiat. « Cet argent va couvrir des trous qui s’il étaient comblés avant généraient de l’inflation, on y est déjà avec 7,7% »

 

Une dévaluation automatique

 

strong> 

 

 Dans un second temps, cet argent injecté va créer des tensions inflationnistes, car la garantie à l’international va baisser. « Quand  on prête de l’argent au Trésor pour qu’il dépense alors que la production locale est limitée et si cela ne s’accompagne pas d’une baisse des importations et que cela continue à s’impacter au même rythme sur les réserves de change, nos garanties en devises pour la masse monétaire émise baissent. La dévaluation est automatique, technique ».

 Pour lui, la comparaison faite par Ouyahia avec les pays développés (USA, Europe, Japon) qui ont eu recours au financement conventionnel  est tout simplement « farfelue ».

«Cette comparaison est farfelue, si on fait une comparaison avec les pays, on se retrouve avec 5% de similitudes négatives. La Fed et la BCE sont intervenus pour renflouer le système bancaire en crises banques durant la crise des supprimes. Ce n’est pas le cas en Algérie, où c’est le gouvernement qui sollicite la Banque d’Algérie qui est devenue un de ses appendices. »

 Les États-Unis et l’Europe exportent de l’inflation, l’Algérie en importe

 Autre argument qui rend caduc la comparaison d’Ouyahia avec les pays cités. Dans les émissions de la Banque centrale européenne et la réserve fédérale américaine (Feld), une partie de l’inflation de ces pays est exportée.

 «On ne peut pas comparer un pays comme l’Algérie qui est importateur net de tous les effets négatifs de toutes les autres monnaies sur sa monnaie intérieure, à des pays qui ont justement ont cette capacité d’exporter les effets négatifs de leur politiques monétaire. Cette comparaison n’a pas lieu d’être dans l’absolue».

 

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

Diplomatie : la DGSE évoque des “signaux” d’Alger en faveur d’une reprise du dialogue avec la France

Le patron du renseignement extérieur français, Nicolas Lerner, a affirmé lundi 10 novembre avoir perçu des “signaux” en provenance d’Algérie traduisant, selon lui, une volonté de reprise du dialogue entre… Lire Plus

Actualités Algérie

Interdictions de voyage et affaires de corruption : ce que révèle le dernier rapport du BCLC

Le Bureau central de lutte contre la corruption (BCLC) a rendu public un rapport détaillé sur ses activités couvrant la période de 2020 à 2024. Selon les chiffres communiqués, l’organisme… Lire Plus

Algérie Algérie

Réformes politiques et médias : la vision de Tebboune face aux inquiétudes des partis

Le président Abdelmadjid Tebboune déplore l’absence de débat autour du projet de loi sur les partis politiques qu’il a soumis à discussion, affirmant qu’il ne souhaite pas faire adopter une… Lire Plus

Actualités Algérie

Rentrée scolaire : Statuts et manuels sous le feu des critiques

La rentrée 2025 s’annonce particulière. Derrière le calendrier et les salles de classe, c’est tout un modèle éducatif qui se retrouve questionné : statuts, programmes, manuels et langues sont au… Lire Plus

Á la une Actualités

Controversé mais promu… Saïd Sayoud jouit d’une « confiance spéciale » du Président

Dans une décision inattendue, le président Abdelmadjid Tebboune a surpris en maintenant Saïd Sayoud au gouvernement. Beaucoup l’annonçaient sur le départ, il hérite au contraire de deux ministères stratégiques :… Lire Plus