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Alors que la disposition a été abandonnée, pourquoi certaines banques continuent d’exiger des justificatifs d’origine pour dépôt en devises ?

Par Maghreb Émergent 16 octobre 2021
Selon FINABI, cette faible diffusion du crédit freine la modernisation des PME et maintient l’économie algérienne dépendante des circuits informels.

Fin 2019, une note de la Banque d’Algérie instruisait les succursales bancaires algériennes d’exiger des justificatifs permettant de tracer l’origine des dépôts de fonds en devises, pour un seuil de 1000 euros. Mais à peine instaurée, cette mesure qui n’a pas fait long feu a officiellement été abandonnée, suite à une polémique et une panique qui s’est emparée de la place bancaire algérienne.

Selon nos informations, certaines banques continuent d’exiger de leurs dépositaires, importateurs pour le plupart, des justificatifs « d’origine » des fonds. En effet, des sources avisées nous ont confirmé que certaines banques commerciales, notamment privées, reçoivent des « instructions » de la part de leur tutelle, alors que la ré-autorisation des dépôts illimités en devises, a été reconduite depuis près de deux ans, à la faveur de la nouvelle note de la Banque d’Algérie annulant celle du 27 octobre 2019. « Lorsque nous leur demandons des justificatifs d’origine, beaucoup de client nous rétorquent qu’il n’ y a un seul moyen de se procurer des devises dans notre pays et que les autorités le savent pertinemment », nous a confié S. C, salarié d’une agence bancaire privée.

Le plus intriguant dans cette histoire est le fait qu’une telle pratique s’inscrit en porte-à-faux avec les déclarations retentissantes du gouvernement et du chef de l’Etat, concernant l’objectif de capter et bancariser des devises circulant dans l’informel. A plusieurs reprises, Abdelmadjid Tebboune a, en effet, insister sur la nécessité de réintroduire dans le circuit bancaire, l’énorme masse monétaire (estimée par le président à 90-100 milliards de dollars), qui circule librement hors des coffres des banques algériennes.

Alors, émanation de la vielle machine bureaucratique ou excès de zèle de la part de la Banque d’Algérie ou encore de certaines banques ? Notre interlocuteur n’a pas été en mesure de trancher et aucun des acteurs du secteur bancaire auxquels nous nous sommes adressés n’a daigné nous répondre.

Quoi qu’il en soit, il est clair qu’une telle pratique dissuadera les opérateurs économiques et les détenteurs de fortunes insondables, de se remettre en question et montrer patte blanche, d’autant plus que l’exécutif algérien, a réaffirmé sa volonté de se couper de l’aide extérieure du FMI, et de se focaliser sur les « ressources » de cette caisse noire, pour contribuer au financement de l’économie nationale.

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