L’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis plus d’un an, prend une dimension internationale accrue. Après les appels discrets et un « dialogue exigeant » mené par Paris, c’est désormais le Président allemand Frank-Walter Steinmeier qui est monté au créneau, lançant un appel humanitaire direct à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour une grâce présidentielle.
Le Président allemand a exhorté Alger à faire preuve d’un « geste humanitaire » à l’égard de Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre 2024. Le plaidoyer se fonde principalement sur des raisons de santé liées à l’âge de l’écrivain.
Dans un communiqué, M. Steinmeier a non seulement appelé à sa libération, mais a aussi proposé que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour « y bénéficier de soins médicaux compte tenu de son âge avancé et de son état de santé fragile ». Le chef d’État allemand a souligné qu’une telle décision serait l’expression d’une « attitude humanitaire et d’une vision politique à long terme », reflétant les bonnes relations bilatérales entre les deux pays.
Le rappel de l’inculpation et le contexte tendu
Cette affaire s’est greffée sur une crise diplomatique sans précédent entre Alger et Paris, marquée par le rappel des ambassadeurs et des expulsions de fonctionnaires. La prise de position officielle de l’Allemagne s’ajoute aux démarches déjà entreprises par la France.
L’opinion internationale, sensibilisée à l’état de santé de l’écrivain, espère désormais une issue rapide. Ces appels politiques et humanitaires visent à obtenir la grâce présidentielle, seule solution rapide pour le Franco-Algérien. La détérioration de son état de santé en détention rend cette attente d’autant plus urgente.
Incarcéré en Algérie depuis le 16 novembre 2024, après avoir obtenu la nationalité française en juin 2024, et quelques semaines après avoir contesté les frontières actuelles du pays avec le Maroc dans le média français d’ extrême droite Frontières, l’arrestation de Boualem Sansal a eu pour effet d’intensifier la crise diplomatique entre Alger et Paris. Le 27 mars 2025, il a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 Da.
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