L’Assemblée nationale a adopté jeudi 30 octobre une proposition de résolution du Rassemblement national appelant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968. Le texte a été approuvé par 185 voix contre 184, avec le soutien des groupes Les Républicains et Horizons.
Cet accord bilatéral, signé il y a cinquante-sept ans, régit les conditions de circulation, de séjour et d’emploi des ressortissants algériens en France, leur conférant un statut particulier distinct du droit commun applicable aux autres étrangers.
Un vote sans portée contraignante
Bien que dépourvue de valeur législative, cette résolution marque une première pour le Rassemblement national, qui n’avait jamais vu l’un de ses textes adopté par l’Assemblée. Marine Le Pen, présidente du groupe RN, a qualifié ce vote de « journée historique » et exhorté le gouvernement à en tenir compte dans sa politique migratoire. « Nous considérons qu’il n’y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention », a-t-elle déclaré.
Le texte a bénéficié du soutien de l’alliance RN-UDR, de la moitié des députés du groupe Les Républicains et de la moitié du groupe Horizons, formation dirigée par Édouard Philippe. La gauche, les macronistes et le gouvernement s’y sont opposés.
Vives réactions de l’opposition
Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir à gauche après le vote. Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, a dénoncé « la honte du Rassemblement national », rappelant que « l’Algérie, le Maroc, la Tunisie sont des pays frères de la France ». « Nos peuples sont unis par de nombreuses familles et un amour commun ! Le RN est l’ennemi personnel de millions de citoyens. Il continue sans fin à mener les guerres du passé. Assez ! Assez de haine ! », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a de son côté fustigé « une alliance extrême droite-droite-Horizons » et qualifié le texte de « raciste », regrettant l’absence de certains députés de la majorité lors d’un scrutin qu’elle jugeait symbolique.
Dans le même ton, le socialiste Laurent Lhardit a accusé le RN de reprendre « des slogans de haine », ajoutant : « Hier les Juifs, aujourd’hui les Arabes ». Enfin, Cyrielle Chatelain, cheffe du groupe écologiste, a elle aussi pointé du doigt l’absentéisme des macronistes : « Il nous a manqué une voix… celle de Gabriel Attal », a-t-elle déclaré.





