Le marché de l’automobile en Algérie traverse une nouvelle phase de forte tension. Ces derniers jours, les prix ont connu une flambée spectaculaire. Selon plusieurs pages spécialisées dans le monitoring du marché automobile national, la hausse concerne surtout les véhicules neufs. En l’espace de quelques jours, les tarifs ont progressé d’au moins 10 %. Cette évolution complique davantage l’accès à l’automobile pour des consommateurs déjà confrontés à la baisse du pouvoir d’achat.
D’abord, l’offre reste sévèrement limitée. Ensuite, la demande demeure soutenue. Ce déséquilibre alimente mécaniquement la hausse des prix. Dans les circuits informels et sur les plateformes de vente, les ajustements tarifaires se multiplient. Les budgets explosent. Pour de nombreux ménages, l’achat d’une voiture devient un objectif hors de portée.
Deux décisions récentes ont d’abord perturbé le marché. La première a été prise en Algérie. La semaine dernière, une mesure conjointe des Douanes algériennes et du ministère du Commerce extérieur a interdit la vente de voitures de moins de trois ans dans les showrooms. Parallèlement, les concessionnaires automobiles informels ont perdu le droit d’importer ce type de véhicules. Cette décision vise à assainir un secteur jugé désorganisé. Toutefois, elle a réduit brutalement l’offre disponible. Les stocks ont fondu. Les délais d’approvisionnement se sont allongés. Résultat immédiat : les prix sont repartis à la hausse.
La seconde décision vient de Chine. À partir du 1er janvier prochain, Pékin interdira l’exportation de voitures neuves ou quasi neuves par les particuliers et par les acteurs non agréés. Seuls les concessionnaires officiellement habilités pourront exporter ces véhicules. Cette mesure cible les circuits parallèles qui alimentaient plusieurs marchés étrangers, dont l’Algérie. Or, ces flux représentaient une part notable de l’approvisionnement du marché local de l’automobile. Leur blocage progressif accentue la raréfaction de l’offre et nourrit la pression sur les tarifs.
Une troisième raison explique aussi cette flambée : la hausse continue de l’euro et du dollar sur le marché noir des devises. Ces dernières semaines, la monnaie européenne a battu plusieurs records historiques face au dinar. Cette envolée s’est directement répercutée sur les prix des voitures. En effet, tous les véhicules sont payés en devises issues du marché noir, les importateurs n’ayant pas accès aux circuits bancaires officiels. Chaque progression de l’euro ou du dollar entraîne donc automatiquement une hausse du coût d’acquisition.
Ainsi, l’addition de ces trois facteurs crée un effet cumulatif. Moins d’offre. Plus d’incertitude réglementaire. Et une devise toujours plus chère. Tous les segments du marché de l’automobile sont désormais touchés, du neuf à l’occasion.
Pour les consommateurs, l’équation devient intenable. Les prix dérivent sans perspective de correction à court terme. Sans ouverture rapide de canaux d’importation formels et sans accès régulier aux devises officielles, la flambée actuelle pourrait durablement s’installer sur le marché algérien de l’automobile.