Les cours du Brent ont repris un peu de hauteur ce lundi, autour de 63,5 dollars le baril, après leur glissade de la fin de semaine dernière. Ce léger rebond reste cependant très fragile. Malgré la décision de l’OPEP de maintenir son augmentation de 137 000 barils par jour avant de geler toute nouvelle hausse de production jusqu’en mars, le baril évolue toujours depuis plusieurs semaines, autour de 60–65 dollars.
À l’ouverture des marchés, le Brent de la mer du Nord s’échangeait à environ 63,6 dollars, en légère progression par rapport à la clôture de vendredi. Le contrat a oscillé dans une fourchette étroite, avec un plus bas à 62,69 dollars et un plus haut à 63,82 dollars, signe d’un marché qui cherche un point d’équilibre plus qu’une véritable direction.
Un prix proche du bas de la fourchette annuelle
À un peu plus de 63 dollars, le baril reste collé au bas de sa fourchette des douze derniers mois, entre 58,40 et 82,63 dollars. Les opérateurs gardent en tête le ralentissement économique dans plusieurs grandes régions, la demande en carburants moins dynamique qu’espéré et le poids des taux d’intérêt élevés.
Dans ce contexte, le niveau actuel n’est pas catastrophique pour les pays producteurs, mais il laisse peu de marge de confort budgétaire. Pour les économies qui bâtissent leurs lois de finances sur un baril à 60 dollars, le marché flirte avec la limite basse.
L’OPEP joue la prudence jusqu’en mars
C’est là qu’intervient la décision de l’OPEP. Le cartel a choisi de maintenir l’augmentation déjà annoncée de 137 000 barils par jour, mais de geler tout nouveau relèvement de la production jusqu’en mars prochain. Aussi, l’organisation valide le pas supplémentaire de production qu’elle avait programmé, mais referme aussitôt le robinet sur cette marche-là.
Ce gel sert de filet de sécurité. Il indique aux marchés que, si la demande venait à faiblir davantage, l’offre ne s’emballera pas du côté de l’OPEP. Pour les pays membres, c’est un compromis entre la volonté de préserver leurs parts de marché et la nécessité de défendre un prix plancher.
Une accalmie, pas un changement de tendance
La hausse de ce lundi ressemble davantage à une respiration technique qu’à un retournement de tendance. Les investisseurs doivent encore digérer la combinaison d’une croissance mondiale hésitante et d’une offre qui reste abondante hors OPEP, notamment aux États-Unis.
D’ici mars, la trajectoire du Brent dépendra donc de deux variables : l’évolution de la demande réelle en produits pétroliers et la capacité de l’OPEP à tenir sa ligne de gel. Si ces deux éléments jouent dans le même sens, le baril pourra remonter un peu au-dessus de la zone des 60 dollars. Dans le cas contraire, la pression baissière restera forte, et l’organisation devra peut-être aller au-delà du simple gel pour stabiliser les cours.