Sid Ahmed Drareni est décédé ce lundi 1er décembre. Ancien moudjahid, figure discrète mais respectée, il était le père du journaliste Khaled Drareni.
Sid Ahmed Drareni appartient à cette génération qui a pris part, très jeune, à la lutte de libération nationale. Son nom est régulièrement cité dans les hommages rendus à la famille Drareni, connue pour son engagement précoce dans le mouvement national. Plusieurs témoignages rappellent qu’il était un ancien moudjahid, engagé dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie.
Il était également le frère du chahid Mohamed Drareni, syndicaliste et responsable scout, l’une des figures du mouvement ouvrier algérien. Mohamed Drareni a été facteur, militant syndical au sein du mouvement ouvrier, et il a joué un rôle dans la naissance de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) au milieu des années 1950, avant de tomber au maquis en 1957 à Sour El Ghozlane, en pleine guerre de libération.
Un père resté en première ligne pour défendre son fils
Le nom de Sid Ahmed Drareni a été remis au premier plan en 2020, au moment de l’incarcération de son fils, le journaliste Khaled Drareni. Alors que ce dernier était en détention pour avoir couvert les manifestations du Hirak, Sid Ahmed Drareni avait pris la plume pour s’adresser directement au président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Dans une lettre ouverte largement relayée par la presse, il dénonçait “l’abus de pouvoir” dont son fils était, selon lui, victime et appelait le chef de l’État à intervenir. Cette démarche avait marqué les esprits : un ancien moudjahid, frère de chahid, rappelait au pouvoir les valeurs pour lesquelles sa génération s’était battue et demandait que le droit soit respecté pour son fils journaliste.
Cette prise de position, jointe aux nombreux appels de solidarité en Algérie et à l’international, avait contribué à inscrire encore davantage le nom de la famille Drareni dans le débat public. Elle montrait une continuité entre le combat de la génération de Novembre et les revendications démocratiques portées par une nouvelle génération de journalistes, de militants et de citoyens.
Un héritage familial et historique
Avec la disparition de Sid Ahmed Drareni, c’est une figure de ce lien entre mémoire révolutionnaire et combats contemporains qui s’éteint. Son parcours de moudjahid, son appartenance à une famille endeuillée par la guerre d’indépendance, et son rôle de père engagé aux côtés de son fils dans l’épreuve, composent un héritage qui dépasse le cadre strictement familial.
À travers lui, c’est une certaine idée du patriotisme qui s’exprime : celui d’hommes et de femmes qui ont participé à la libération du pays, puis qui ont continué, des décennies plus tard, à invoquer les valeurs de justice et de dignité pour défendre les droits des générations suivantes.
En ce jour de deuil, la rédaction de Maghreb Émergent tient à saluer la mémoire de Sid Ahmed Drareni, ancien moudjahid et père d’un journaliste dont le parcours est désormais intimement lié à celui de la liberté de la presse en Algérie. Nous présentons nos condoléances les plus attristées à Khaled Drareni, à sa famille et à ses proches, et nous leur exprimons notre solidarité et notre soutien.
Puisse Dieu accueillir le défunt en Sa miséricorde et accorder à ses proches patience et réconfort.