M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Dettes envers les compagnies aériennes : l’Algérie à la traine

Par Younes Saadi
2 juin 2025

L’Algérie figure désormais au deuxième rang des pays africains dont les dettes envers les compagnies aériennes étrangères restent non réglées. Ce classement, révélé par l’IATA (Association du transport aérien international), montre que le pays doit encore 178 millions USD aux compagnies aériennes internationales pour les billets vendus localement. En 2022, le montant était de 180 millions.

Un problème persistant

Malgré les efforts de certains pays comme le Nigeria, qui a remboursé 98 % de ses dettes en 2024, l’Algérie reste un mauvais élève. Ce blocage freine le bon fonctionnement des compagnies aériennes étrangères opérant sur le territoire national. Il pénalise également le développement du secteur du transport aérien.

Selon l’IATA, l’Afrique est la région du monde où le rapatriement des recettes est le plus difficile. À la fin avril 2025, douze pays africains figuraient parmi les quinze principaux débiteurs mondiaux. Ensemble, ils totalisent 846 millions USD sur les 1,3 milliard USD de recettes non rapatriées.

D’autres pays africains concernés

Le Mozambique occupe la première place du classement avec une dette de 205 millions USD. L’Algérie est suivie par l’Angola (84 millions USD), l’Érythrée (76 millions USD), et le Zimbabwe (68 millions USD). D’autres pays comme l’Éthiopie, le Cameroun, le Tchad, et le Congo complètent cette liste préoccupante.

En dehors du continent africain, le Liban, le Bangladesh et le Pakistan figurent également sur cette liste noire, bien que leurs dettes aient notablement baissé grâce à une politique plus souple et aux efforts de l’IATA.

Un frein pour l’activité aérienne

L’IATA alerte sur les conséquences de ces blocages. « Garantir le rapatriement rapide des revenus est essentiel pour que les compagnies aériennes puissent couvrir leurs dépenses en devises fortes et maintenir leurs opérations », a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

Il précise également que les refus de transfert violent souvent les accords bilatéraux signés entre les pays. De plus, ces blocages créent une incertitude monétaire qui nuit à la stabilité financière des compagnies.

Une solution attendue

En Algérie, cette situation demeure inchangée malgré les appels répétés à l’assainissement du climat des affaires. La persistance de ce problème pourrait dissuader certaines compagnies d’augmenter leurs dessertes ou d’y investir durablement. L’avenir du secteur aérien en Algérie passe donc inévitablement par une résolution rapide de cette crise de rapatriement des recettes.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités

200 millions pour annuler une démolition : un maire d’Annaba arrêté pour corruption

Le maire de la commune d’El Bouni, dans la wilaya d’Annaba, a été arrêté en flagrant délit de corruption par les éléments de la Gendarmerie nationale. L’élu local est présumé… Lire Plus

Actualités

Marché noir : les raisons de la baisse de l’Euro face au Dinar

Le marché noir des devises en Algérie observe une tendance inattendue ces derniers jours : l’euro enregistre une baisse remarquable face au dinar algérien. Cette dégringolade surprenante a débuté le… Lire Plus

Actualités Économie

CMA CGM fait un pari risqué sur le port d’Oran

L’audience accordée par le chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune, lundi 2 juin, à Rodolphe Saadé, président-directeur général du groupe CMA CGM, a mis en lumière l’intérêt renouvelé du géant… Lire Plus

Actualités

L’Algérie veut développer la régénération des huiles usagées

L’Algérie veut développer la régénération des huiles usagées. Un nouveau texte de loi est actuellement à l’étude au niveau du gouvernement. C’est ce qu’a affirmé M. Rachid Nedil, président de… Lire Plus

Actualités Algérie

Ralentissement économique : l’Algérie retombe dans le piège pétrolier (Rapport Banque mondiale)

L’économie algérienne connaît un ralentissement marqué de sa croissance cette année. Après une performance solide en 2024, la Banque mondiale confirme une décélération du PIB réel à 3,3% en 2025,… Lire Plus