La transformation du marché du travail prend une dimension inédite avec l’émergence du statut d’auto-entrepreneur. En moins d’un an, 30 000 nouveaux entrepreneurs ont saisi cette opportunité, dont 45% ont choisi de se consacrer aux activités numériques.
Lors d’une intervention sur la Chaîne Une de la Radio algérienne, Nassima Rahab, Secrétaire générale du Ministère de l’Économie de la Connaissance, des Startups et des Micro-Entreprises, a détaillé la stratégie de cette transformation. La première phase législative a délibérément orienté le dispositif vers les activités numériques, qui représentent 45% des inscrits dans le système, notamment le développement web, le design et marketing électronique – des domaines qui ont gagné en pertinence durant la période post-pandémique.
Le dispositif d’auto-entrepreneur se veut un catalyseur d’innovation, offrant un cadre administratif et fiscal incitatif. Le gouvernement a mis en place des mécanismes attractifs pour encourager l’entrepreneuriat. Les participants bénéficient d’un taux d’imposition de 0,5% sur le chiffre d’affaires, avec un plafond de revenus de 5 millions de dinars sur trois ans. L’inscription entièrement numérique facilite l’accès à ce nouveau statut.
Inclusion et diversité : au-delà du numérique
Le programme poursuit un objectif plus large de diversification. Actuellement, les femmes représentent 15 à 17% des participants, un pourcentage que le ministère entend significativement augmenter. Une autre catégorie émerge : les seniors entre 50 et 80 ans, qui trouvent dans ce statut un moyen de valoriser leur expertise professionnelle accumulée. Cette approche inclusive cherche à démocratiser l’entrepreneuriat et à offrir des opportunités à différents segments de la population.
Le projet « Mille Collecteurs de Plastique » illustre la vision holistique du ministère. En proposant des prêts jusqu’à 1 million de dinars pour des initiatives de recyclage, ce programme démontre que l’entrepreneuriat peut être un levier de transformation environnementale et sociale. Il va au-delà des seules considérations économiques pour intégrer des préoccupations écologiques et sociétales.
Les évolutions en cours visent à renforcer davantage la position des auto-entrepreneurs. Le ministère travaille sur plusieurs axes, à savoir l’intégration dans les marchés publics, l’assouplissement des contraintes professionnelles, et l’ouverture aux fonctionnaires souhaitant développer une activité secondaire. « Notre prochaine phase stratégique se concentrera sur les activités moins représentées et soutiendra les candidats souhaitant proposer de nouvelles activités alignées avec leurs talents et capacités », annonce Nassima Rahab.