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Maghreb

Doing Business-MENA: L’Algérie en panne de réforme significative dans une région qui accélère le rythme

Par Yazid Ferhat
31 octobre 2015
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Dans son rapport «Doing Business 2016» la Banque Mondiale prend en compte le peu de réformes  engagées par l’Etat algérien cette année. Au même moment, l’organisme international salue «la reprise» des mesures en matière de réglementation des affaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, «en dépit des conflits».

 

Le classement «Doing Business 2016» n’a pas été tendre avec l’Algérie rétrogradée à la 163e place sur 189 pays cette année, consacrant le pays comme l’un des moins propices aux affaires de la planète. Pour rappel, ce classement, initié par la Banque Mondiale, a pour but de mesurer la qualité et l’efficience du cadre réglementaire d’un pays, déterminant ainsi à quel point son économie est favorable au commerce. Deux réformes algériennes ont été relevées dans le rapport. La première concerne les permis de construire, pour lesquels l’obligation légale de soumettre une copie certifiée du titre de propriété a été éliminée par le législateur algérien. Bien que facilitant la procédure, cette réforme parait légère compte tenu du retard accumulé par l’Algérie sur ce point. La Banque Mondiale souligne en effet que «conformément aux informations collectées, obtenir son permis de construction demande 17 procédures, prends en moyenne 204 jours et coute environ 0.9 % de la valeur du projet». Sur ce critère, l’Algérie gagne  seulement deux places et obtient la 122e place, loin derrière ses voisins marocains (29e) et tunisiens (54e). La deuxième réforme relevée par le «Doing Business» est la suppression pour le créateur d’entreprise de l’obligation de fournir son casier judiciaire. Malgré cette réforme, l’économie algérienne perd deux places sur ce critère et hérite de la 145e place. Sur tous les autres critères servant aux statistiques de la Banque Mondiale, l’Algérie recule ou stagne. La compétitivité nationale perd ainsi cinq places concernant le raccordement à l’électricité, et 3 places sur les facilité d’obtention d’un crédit bancaire. Néanmoins, les difficultés d’obtention de prêts ne sont pas propres à l’Algérie selon Rita Ramalho, responsable du projet «Doing Business». Elle estime, en effet, que «l’obtention de prêts est plus difficile dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord que partout ailleurs, en partie en raison de l’absence de bureaux de crédit qui fournissent les informations nécessaires pour l’évaluation de la solvabilité.»

Les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Maroc, champions des réformes

D’après le  rapport de la Banque Mondiale, «le rythme des réformes de la réglementation des affaires s’est accéléré au cours de la dernière année au le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en dépit des conflits et des troubles dans la région». Rita Ramalho a notamment qualifié d’«encourageant» le rythme de mise en place de réglementations facilitant le climat des affaires dans ces régions. Au Moyen-Orient ce sont les EAU qui occupent la place la plus élevée puisqu’ils sont classés 31e. Ce pays est également celui qui a mené le plus de réformes avec le Maroc, avec 4 réformes chacun cette année. La Banque Mondiale affirme en effet que «les EAU étaient la seule économie de la région à avoir réalisé des réformes dans le domaine de l’exécution des contrats. En conséquence, les litiges commerciaux dans les EAU sont désormais résolus en 495 jours, ce qui est moins que la moyenne de 538 jours dans la région des économies à haut revenu de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE)». Plus généralement, les économies des deux régions (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont mis en œuvre le plus de réformes dans le domaine du raccordement à l’électricité (4  réformes), suivis par la création d’Entreprise (3), l’octroi de permis de construire (3) et le commerce transfrontalier (3), sur un total de 21 réformes pour les 11 économies. Cependant pour l’organisme mondial, les défis demeurent grands pour ces régions, notamment en matière de création d’entreprise : «Les entrepreneurs locaux doivent payer en moyenne 26 pour cent du revenu par habitant pour créer une entreprise, tandis que cela coûte 3 pour cent dans la zone OCDE.»

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