L’annonce est tombée à Tizi Ouzou : l’entreprise Electro-Industries d’Azazga (ENEL) deviendra officiellement une filiale à 100 % du groupe Sonelgaz dès le premier trimestre 2026. Une décision prise il y a trois mois par les autorités publiques, sur proposition de Sonelgaz, qui marque un tournant décisif pour l’avenir de cette unité industrielle de référence.
Créée il y a près de quarante ans, l’ENEL a longtemps été considérée comme l’un des piliers de l’industrie électrique nationale. Spécialisée dans la fabrication de transformateurs de distribution et de moteurs électriques, elle a contribué à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations. Sa réputation repose sur des produits reconnus pour leur qualité et sur une expertise rare dans le secteur.
L’héritage de 40 ans face au retard chronique
Une extension industrielle lancée en 2018 pour moderniser la production, dotée de 4,7 milliards de dinars et censée créer 358 emplois, n’a jamais respecté son calendrier. Prévue pour durer moins de deux ans, elle en compte aujourd’hui plus de sept, pénalisée par la pandémie mais aussi par de sérieuses défaillances dans l’exécution. Le chantier est loin d’être achevé, et la nouvelle usine tarde toujours à voir le jour.
C’est dans ce contexte que l’entrée de Sonelgaz apparaît comme une bouffée d’oxygène. Le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, Mourad Adjal, a insisté sur l’importance de cette acquisition pour consolider la vision énergétique du pays. L’objectif est clair : renforcer la capacité nationale de production, réduire davantage les importations et positionner l’Algérie sur les marchés africains. Des accords sont déjà conclus avec la Mauritanie et le Nigeria, tandis qu’un autre est actuellement en discussion avec le Sénégal.
Le projet de partenariat entre Sonelgaz, l’ENEL et l’entreprise indienne Vejav Electric Limited demeure une pièce maîtresse de cette stratégie. Il vise à doter l’usine d’une technologie allemande de dernière génération afin de produire des transformateurs haute tension capables de répondre à la demande croissante du marché national.
Le ministre a fixé un nouvel horizon : finaliser l’usine au premier trimestre 2027 et préparer la création d’emplois dès la seconde moitié de 2026. Pour l’ENEL, ce rachat n’est pas un simple changement d’actionnariat ; il représente la perspective d’une relance industrielle attendue depuis des années.