La Méditerranée occidentale et notamment l’Algérie devient le point chaud de la migration irrégulière vers l’Europe. Selon Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, plus de 90 % des départs enregistrés sur cette route proviennent de l’Algérie, avec une hausse spectaculaire de près de 60 % en août 2025 par rapport à l’année précédente. Cette flambée contraste avec un recul global de 21 % des franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Union européenne entre janvier et août 2025.
Une route en forte croissance
Frontex rapporte que 112 375 entrées irrégulières ont été comptabilisées au cours des huit premiers mois de 2025. Si les autres routes migratoires connaissent un recul marqué, la route méditerranéenne occidentale se distingue par sa progression continue : +22 % par rapport à la même période l’an dernier. Selon l’agence, cette route est désormais le principal corridor maritime de migration irrégulière vers l’UE, une tendance confirmée depuis 2023.
Août 2025, un mois record
Le mois d’août a été particulièrement intense. Frontex souligne que cette pression migratoire sur la route algérienne a augmenté de près de 60 % par rapport à août 2024. En parallèle, d’autres axes migratoires enregistrent des baisses significatives : la route centrale Libye/Tunisie–Italie a chuté de 45 %, la route des Balkans occidentaux de 47 %, la Méditerranée orientale de 18 %, et la route de l’Afrique de l’Ouest de 52 %.
L’agence met également en garde contre le rôle croissant des réseaux criminels transnationaux. Selon Frontex, « des réseaux criminels algéro-marocains proposent des options tarifaires variées pour rejoindre l’Espagne », illustrant une structuration commerciale du trafic. Ces réseaux exploitent des failles de surveillance maritime et certaines vulnérabilités locales, notamment dans les wilayas d’Oran, Mostaganem et Aïn Témouchent.
Les côtes algériennes au cœur de la pression
Pour faire face à cette dynamique, Frontex appelle à renforcer les partenariats avec les pays d’origine et de transit afin de mieux contrôler les flux et de lutter contre les réseaux criminels. L’agence insiste sur la nécessité d’« intensifier la coopération migratoire » sans citer explicitement l’Algérie, tout en soulignant que les côtes algériennes sont au cœur de cette pression migratoire.
Enfin, Frontex rappelle que « l’Union européenne continue de renforcer la protection des frontières tout en travaillant à la sauvegarde des vies en mer » et précise que la hausse spécifique de la route algérienne oblige à concentrer davantage de moyens en Méditerranée occidentale. Cette évolution stratégique déplace l’attention européenne des routes atlantiques et balkaniques vers les côtes d’Alger, d’Oran et de Mostaganem, redéfinissant les priorités migratoires pour 2025.