La crise du marché des pneumatiques en Algérie, qui perdure depuis plus d’un an, vient d’atteindre une nouvelle phase marquée par une incohérence flagrante. Alors que les consommateurs attendent des mesures concrètes pour faire baisser les prix et lutter contre la spéculation, les chiffres avancés divergent, passant de millions de pneus promis à un strict contingent.
Le coup de force de Naftal : 2 millions de pneus contre la spéculation
Face à l’urgence, Naftal a pris les devants. En une semaine, l’entreprise a signé deux contrats majeurs, lançant une offensive commerciale visant à approvisionner massivement le marché et ramener les prix à un niveau raisonnable.
Le lundi 17 novembre, Naftal a signé un accord avec le géant allemand Continental pour l’importation de 1,5 million d’unités, réparties entre un million de pneus pour véhicules légers et 500 000 pour poids lourds.
Le PDG de Naftal, M. Cherdoud, avait assuré que ce partenariat permettrait une baisse significative des prix, estimée entre 35% et 55% pour des produits de qualité premium.
Quelques jours plus tard, le mardi 25 novembre, Naftal concluait un second contrat avec l’italien Prometeon pour l’acquisition de 500 000 pneus de marque Pirelli, destinés aux véhicules lourds.
Avec un total de 2 millions de pneumatiques prévus à l’importation pour répondre à la forte demande, cette démarche illustrait une volonté affirmée de Naftal d’agir rapidement.
En outre, Naftal a annoncé le lancement prochain d’un second marché pour l’acquisition de 4,5 millions de pneus supplémentaires d’ici la fin de l’année, misant sur un réseau de plus de 2 000 points de vente à travers le pays.
Le revirement du Conseil des ministres
Dans l’attente de cet objectif stratégique, le Conseil a pris aujourd’hui, une décision en totale contradiction avec l’offensive de Naftal : il a approuvé l’importation de seulement 500 000 pneus (pour camions, bus et véhicules de tourisme).
Ce chiffre, largement inférieur aux 2 millions déjà négociés par une entreprise publique, soulève de nombreuses questions sur la cohérence des décisions de l’État.
Cette situation rappelle également les annonces présidentielles de septembre, où l’importation d’un million de pneus avait été évoquée sans aucune concrétisation apparente sur le marché.