Le mois de septembre est traditionnellement synonyme de rentrée sociale et de tensions sur les prix. Pourtant, l’Office National des Statistiques (ONS) a révélé une surprise de taille pour Alger, une baisse globale de l’Indice Brut des Prix à la Consommation (IPC) de 0,7 % par rapport au mois précédent. Un repli rare pour cette période de l’année, tiré essentiellement par les biens alimentaires (-1,4 %), et qui installe un véritable paradoxe économique.
Le moteur principal de cette détente vient clairement du marché des légumes. L’IPC des produits agricoles frais a reculé de 2,1 %, dominé par une chute spectaculaire de la pomme de terre, produit central du panier algérien, a plongé de 18,1 % en un mois. Sur une année, la baisse atteint même 48,04 % par rapport à septembre 2024.
Ce soulagement apparent pour les consommateurs révèle en réalité une fragilité structurelle, excédent de production, mauvaise gestion de la distribution ou absence de mécanismes de régulation durables. Une spirale qui met en péril la rentabilité des agriculteurs.
Mais cette accalmie des prix n’est pas généralisée. Les ménages algérois restent soumis à une volatilité marquée. Alors que la pomme de terre s’effondre, d’autres produits de base flambent, la viande de poulet bondit de 19 %, les fruits frais grimpent de 21,6 %, et certaines denrées industrielles échappent partiellement à la baisse grâce à un recul des légumes secs.
La rentrée scolaire, habituellement synonyme de surcoûts, a elle aussi affiché une dynamique contrastée. Les produits manufacturés reculent globalement de 0,3 %, portés par une nette baisse des fournitures scolaires (-7,7 %) et de l’habillement pour enfants (-1,6 %). Toutefois, la hausse des chaussures pour enfants et bébés (+0,9 %) rappelle que même au sein d’un secteur en baisse, certaines charges restent incontournables pour les familles.
Malgré cette parenthèse déflationniste, l’inflation annuelle l’indicateur le plus significatif pour évaluer la tendance réelle, s’établit à +2,2 % entre octobre 2024 et septembre 2025. Ce chiffre montre que la pression sur les prix persiste, notamment dans les services et les produits manufacturés, et que le recul ponctuel de l’IPC en septembre relève davantage d’un phénomène saisonnier exceptionnel que d’un changement de tendance durable.





