Koukou Éditions de nouveau absente du SILA : une exclusion qui interroge | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Koukou Éditions de nouveau absente du SILA : une exclusion qui interroge

Par Lyas Amara
27 octobre 2025

Pour la troisième année consécutive, Koukou Éditions ne participera pas au Salon international du livre d’Alger (SILA), prévu du 29 octobre au 8 novembre 2025. La maison d’édition, spécialisée dans l’essai politique et le témoignage historique, dénonce une décision « sans fondement légal » et une procédure « contraire à la Constitution ».

Dans un communiqué publié ce lundi 28 octobre, son directeur Arezki Aït Larbi rappelle qu’une plainte avait été déposée en 2024 pour atteinte aux libertés, abus et usurpation de fonctions contre le président de la Commission de censure et le commissaire du SILA. Cette action judiciaire, ouverte il y a 18 mois, vient de s’achever par un non-lieu confirmé par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger.

Une procédure close sans procès

Le juge d’instruction a estimé que le dossier relevait du tribunal administratif et non du pénal.
Koukou Éditions soutient au contraire que l’affaire dépasse le cadre d’un simple différend administratif : elle mettrait en cause, selon Aït Larbi, la liberté d’expression de plusieurs auteurs algériens privés de rencontre avec leur public.

Lors de l’enquête, le président de la Commission de censure, Tidjani Tama, aurait indiqué que l’exclusion de Koukou résultait d’un rapport des services de sécurité, transmis à la ministre de la Culture Soraya Mouloudji, accusant certaines publications d’« atteinte à l’image de l’Algérie ». La défense estime que ce document, qualifié de « secret », n’a jamais été versé au dossier ni vérifié par le juge d’instruction.

Des antécédents de tensions avec les autorités

Fondée il y a plusieurs années, Koukou Éditions a souvent été confrontée à des mesures de retrait ou d’interdiction lors de manifestations culturelles. En 2016, son stand au SILA avait été saccagé avant l’inauguration, rappelle le communiqué. En 2018, des membres de la commission de censure avaient tenté de saisir un ouvrage sans décision judiciaire. En 2022, des livres avaient été temporairement retirés du stand sur demande de douaniers. En 2023, l’éditeur avait été exclu du salon pour « non-respect du règlement intérieur » et en 2024, plusieurs ouvrages avaient été retirés de librairies publiques, et l’éditeur écarté d’un salon du livre amazigh à Tizi Ouzou.

Dans son communiqué, Aït Larbi affirme que la décision d’exclusion « heurte les principes fondamentaux de l’État de droit » et appelle à la restauration de la primauté de la Constitution.
Le ministère de la Culture n’a pas encore commenté ces accusations.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

Pourquoi le dinar algérien reste l’un des plus faibles d’Afrique

Dans le dernier classement des monnaies africaines publié par Forbes, trois devises du Maghreb figurent parmi les plus solides du continent. Le dinar algérien, lui, demeure l’une des plus faibles…. Lire Plus

Actualités

Mostra de València : le film « Harragas » de Merzak Allouache à l’honneur dans la section du 40e anniversaire

La 40e édition de la Mostra de València – Cinema del Mediterrani s’ouvre sous le signe du renouveau. Quarante années d’existence pour un festival emblématique qui célèbre un anniversaire symbolique… Lire Plus

Actualités Assurances

130 milliards de dinars bloqués : quand l’assurance encaisse sans rembourser

Derrière la croissance de 8,1 % du marché, le Conseil national des assurances met en garde contre « un déséquilibre entre la progression des primes et la lenteur des règlements ». Le… Lire Plus

Actualités Energie

Pétrole : le Brent s’établit à 65,6 $ à l’ouverture des marchés ce 27 octobre

Le cours du Brent évoluait légèrement dans le rouge ce lundi matin, à 65,64 USD le baril (-0,08 %), selon les données de Boursorama (ICE Futures Europe, la bourse londonienne… Lire Plus

Actualités

Sonatrach, leader mondial du turn-over dans le secteur énergétique

Le départ de Rachid Hachichi, remplacé par Nourredine Daoudi à la tête de Sonatrach, marque un nouvel épisode dans une longue série de bouleversements. En quinze ans, l’entreprise publique algérienne,… Lire Plus