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L’Algérie, future « plate forme régionale » des entreprises françaises en Afrique ?

Par Yazid Ferhat
28 octobre 2015
Une première réunion du COMEFA s’est tenue en novembre 2013 à Paris

 

Tandis que  le « climat des affaires » est  à la une de l’actualité avec le nouveau recul  de notre pays dans le classement « doing business » de la Banque mondiale et l’intervention sur ce thème du ministre algérien de l’industrie devant le patronat français. La question était hier aussi  l’objet d’un séminaire à Alger  à l’occasion de la vite en Algérie du Maire de Lyon, M. Gerard Collomb.

 

 

Il ne fallait surtout pas rater la fin du  séminaire organisé ce mardi à l’institut Français d’Alger dans la cadre de la visite en Algérie à la tête d’une délégation de chefs d’entreprise français, du sénateur maire de Lyon. C’est en effet principalement  l’intervention programmée en fin de séance  de M. Karim Abdellaoui, un entrepreneur franco- algérien, PDG de APRC spécialisée dans la conception et la réalisation d’infrastructures logistiques qui a capté l’attention. M .Abdellaoui  a plaidé  devant ses pairs de la région lyonnaise, mais aussi devant nombre de dirigeants d’entreprises françaises installées en Algérie de longue date, en faveur d’une démarche très offensive d’investissement dans notre pays. « L’Allemagne, affirme M. Abdellaoui, a renforcé sa compétitivité grâce au développement de ses investissements en Europe de l’Est, La France doit faire la même chose en utilisant l’Algérie pour développer la compétitivité de ses entreprises ».

 

« Des coûts d’approche qui atteignent 35% de la valeur des produits »

 

Pour Karim Abdellaoui, qui considère l’Algérie comme « le pays le plus stable de la région pour encore de nombreuses années » les délocalisations  d’investissement vers notre pays sont intéressantes à plus d’un titre pour les entreprises françaises. Il mentionne notamment, outre la proximité géographique et le faible coût des transport .ceux également très compétitif   de l’énergie ainsi que  celui de la main d’œuvre .Seul point noir ,celui « des coûts d’approche qui atteignent couramment 35% de la valeur des produits alors que la moyenne mondiale se situe autours de 5% »

 

La logistique, un projet classé d’ « intérêt national »

 

Et apparemment M. Abdellaoui  sait de quoi  il parle. Son entreprise vient d’achever la construction, pour le compte du groupe Cevital, de « la plus grande plate forme logistique du continent africain ». Le développement insuffisant des infrastructures logistiques dans notre pays est un point noir qui a été  souvent mentionné au cours des dernières années .Il a donné lieu selon le PDG de APRC a la définition par les autorités algériennes d’un projet classé  d’ « intérêt  national »  qui vise la réalisation de pas moins  de 24 millions de m2 dont près de 10 millions sont actuellement en cours de réalisation .

Sanofi  réalise 30% de ses investissements africains en Algérie

 

Le  PDG d’APRC  n’a certainement  eu aucun mal à convaincre Pierre Labbé ,le Directeur Général de SANOFI  Algérie qui dirige depuis plus de 10 ans ,une entreprise elle-même installée dans notre pays depuis 1991 «  une époque à laquelle les investisseurs  avaient plutôt tendance à quitter l’Algérie » .Quelques minutes avant l’intervention de Karim Abdellaoui, Pierre Labbé avait justement expliqué que  la stratégie de la filiale algérienne du  géant français du médicament ,d’abord limitée à l’ambition de capter une partie du marché national ,s’oriente aujourd’hui vers l’objectif de constituer en Algérie une «  plate forme régionale » . SANOFI Algérie qui dispose déjà dans notre pays de 2 usines, en plus de ses associations avec plusieurs partenaires  publics et privés, commercialise  en Algérie « plus de 100 millions d’unités dont la moitié sont produites localement  ce qui est déjà très supérieur à la moyenne nationale qui est de seulement 30 % »souligne Pierre Labbé.  Mais c’est surtout l’investissement en cours de réalisation à Sidi Abdellah qui devrait faire bouger les lignes .Il va permettre la production à partir de 2017 de 100 millions d’unités supplémentaires dont une partie devrait être exportée .Une usine qui va porter  selon Pierre Labbé  les « investissements réalisés par Sanofi  en Algérie à plus de 30% des engagements du groupe sur l’ensemble du continent africain ».

 

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