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L’Espagne veut transporter le gaz algérien au reste de l’Europe

Par Yazid Ferhat
17 septembre 2014

L’élection de l’espagnol Miguel Arias Caňete à la tête du Commissariat européen pour l’Energie et le Climat, a permis à la droite espagnole au pouvoir depuis 2011, de renouveler ses espoirs quant au transport du gaz algérien par les Pyrénées en direction du reste des pays européens qui veulent s’affranchir  de la dépendance au gaz russe.

 

Après son élection le 10 septembre à la tête du commissariat européen pour l’Energie et le Climat, Miguel Angel Cañete, ancien ministre espagnol de l’Agriculture et de l’Environnement, devrait peser de tout son poids pour réaliser ce projet longtemps escompté par l’Espagne. « Son élection servira pour permettre de vendre le gaz algérien au reste de l’Europe par les Pyrénées, ce qui éviterait à l’Europe de dépendre exclusivement de la Russie », a déclaré Esteban González Pons, vice-secrétaire général au Parti Populaire espagnol, lors de la réunion interne, tenue cette semaine dans la ville de  Valence au sud Est de l’Espagne, rapporte le quotidien espagnol Energiadiario.

L’élection d’un nouveau commissaire de droite à la tête de cette institution européenne intervient au moment où l’Europe traverse une grande crise d’approvisionnement en  gaz naturel, provoquée par la crise qui l’oppose à la Russie dans le conflit ukrainien. « L’Espagne a tout intérêt à ouvrir la voie au transport du gaz algérien au reste de l’Europe à travers les Pyrénées. Actuellement, et grâce à l’élection de Arias Cañete à la tête du commissariat européen pour l’énergie et l’action climatique, le moment est le plus approprié pour le faire », a expliqué Esteban Pons, cité par la même source.

Quelles marges de manœuvre pour l’Espagne au sein de l’UE ?

Le nouveau commissaire à l’Energie et au Climat, très controversé en Espagne et honni par les écologistes, n’aura pas toute la latitude pour mener son action. Bien que jouissant  du grand appui du ministre l’Economie et de la Compétitivité espagnol  Luis de Guindos, et aussi de la chancelière allemande Angela Merkel, le commissaire espagnol à l’Energie et au Climat, dont le défi principal est de réduire la dépendance européenne pour le gaz russe, a aussi comme principale fonction la réforme et la réorganisation  de la politique énergétique européenne visant la création d’une nouvelle « Union Energétique Européenne », selon les propos tenus par  Jean-Claude Juncker lors de la nomination de Arias Cañete.  « Le rôle attribué à Cañete est en deçà des attentes de l’Espagne », commente le quotidien espagnol El Pais.

Le projet MidCat

L’Espagne dispose aussi d’un autre projet de gazoduc. Devant relier l’Espagne à la France, le gazoduc  MidCat,  d’une capacité de 14 milliards de mètres cubes, focalise l’attention.  Le gouvernement espagnol œuvre pour  donner la priorité à ce nouveau projet qui est déjà reconnu comme « infrastructure d’intérêt communautaire », selon le quotidien espagnol ABC. Il existe actuellement un seul gazoduc reliant l’Espagne à la France, nommé Larrau, par lequel, environ 5,2 milliards de mètres cubes sont transportés, soit une petite part des 462 milliards de mètres cubes, la consommation totale de gaz de l’UE en 2013. Une autre capacité d’interconnexion de 2 milliards de mètres cubes pourrait être ajoutée via le gazoduc Biriatou dont la livraison est prévue en 2015. « Ce qui permettra de relier le Pays Basque de l’Espagne à la France », estime le site suisse Energy Market Price.

Connectée avec l’Algérie à travers deux gazoducs, l’Espagne dispose d’importantes infrastructures  lui permettant de transporter le gaz à travers des  gazoducs ou méthaniers  vers le reste de l’Europe. Avec 129.786 gigawatts-heure (GWh) issu de gaz naturel importé depuis l’Algérie au premier semestre 2014- soit 78% de ses importations en hydrocarbures-, l’Espagne est loin d’être affectée par la crise énergétique russo- européenne. Les Espagnols ambitionnent de rediriger une bonne partie du gaz algérien vers l’Europe, en triplant le flux de  gaz qui transite vers la France.  L’Algérie couvre actuellement 10 % des besoins en gaz de l’Europe,  deuxième fournisseur après la Russie, qui avec 270 millions de mètres cubes par jour, couvre environ 25 % du total de la consommation de gaz de l’Europe des 27.

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