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La COFACE maintient la note A4 pour le Maroc et estime qu’il n’est pas un pays émergent

Par Yacine Temlali
11 mai 2015
La COFACE fait un constat nuancé au sujet de l’économie marocaine.

Pour la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE),  »le Maroc semble, entrer dans un cercle vertueux d’augmentation globale des facteurs, mais les ressources en capital humain, en recherche et développement restent faibles pour accompagner ce bond technologique. »

 

 

Le verdict de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) est sans appel: l’économie marocaine a encore du chemin à faire pour intégrer le club des pays émergents. En cause, sa croissance volatile, sa dépendance des exportations de phosphates et de l’agriculture ainsi que le faible niveau des investissements publics.

Dans sa dernière note sur les risques pays, la COFACE, qui a salué  »la résilience de l’économie marocaine », estime que la croissance pour 2015 sera supérieure à 4%. Elle maintient donc sa note A4 pour le risque pays et une note encourageante, B, pour le climat des affaires.

Dans cette note, la COFACE relève comme autres points faibles de l’économie marocaine, une croissance du PIB tirée par la consommation des ménages et non par les investissements.  »Le Maroc semble, certes, entrer dans un cercle vertueux d’augmentation globale des facteurs, mais les ressources en capital humain, en recherche et développement restent faibles pour accompagner ce bond technologique », estiment les rédacteurs de ce document.

Sur un autre plan, juge la COFACE, la dette publique, avec un taux de 66,2% du PIB (112,552 milliards de dollars), est un poids pour la croissance de l’économie marocaine.

 

Le Maroc, toujours un pays en développement

 

Le Maroc reste encore un pays en développement de l’avis de la COFACE. Son économie est trop dépendante de l’agriculture, des aléas climatiques, des prix des produits agricoles et des phosphates sur les marchés extérieurs. Sa croissance reste aléatoire.

Sofia Tozy, du bureau de la COFACE de Casablanca et chargé de la région Mena, estime, dans une déclaration au quotidien L’Economiste, que  »le problème est que, pendant plusieurs années, la croissance (de l’économie marocaine, NDLR) était très volatile et très dépendante du secteur agricole. C’est encore le cas aujourd’hui. » Elle précise, cependant :  »L’on assiste à un rééquilibrage des moteurs de la croissance avec la diversification économique. »

Les exportations, qui devront profiter de l’embargo de l’UE sur les produits russes, les services, les industries et la construction automobile avec l’usine Renault-Dacia de Tanger devraient améliorer les performances de l’économie marocaine pour 2015, estime la COFACE, qui relève dans sa note que  »l’expérience de paiement COFACE est correcte et les taux de recouvrement satisfaisants ».

 

Les prévisions du gouvernement

 

Dans ses prévisions pour 2015, le gouvernement de Abdelilah Benkirane table sur une croissance en 2015 de 4,4% et un déficit budgétaire stabilisé à 4,3% du PIB, contre 4,9% en 2014. La loi de finances pour 2015 prévoit 189 milliards de dirhams pour l’investissement public, contre 186,6 milliards en 2014 (+1,3%).

Selon le Centre marocain de conjoncture (CMC), la croissance économique au Maroc devrait enregistrer en 2015 un rebond allant jusqu’à 5,1%, et  »un redressement sensible » du cycle des affaires en 2015.

Les prévisions gouvernementales restent  »austères » selon certains économistes cités par la presse marocaine. Ces économistes insistent cependant sur la nécessité absolue de réduire le déficit budgétaire.

 

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