L’Algérie, confrontée à un contexte économique difficile, resserre une fois de plus sa politique d’importations. En effet, une note de l’Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers (ABEF), datée du 9 juillet 2025, impose de nouvelles conditions pour les opérateurs économiques. Cette décision intervient dans un climat de baisse des prix du pétrole et de tensions commerciales internationales, exerçant une pression considérable sur les réserves de change du pays.
La note de l’ABEF, portant le numéro N-495-DG/2025 et adressée aux directeurs généraux des banques, souligne l’exigence d’un document programme prévisionnel d’importation pour le second semestre. Ce document doit être dûment visé par les services du Ministère du Commerce Extérieur et de la Promotion des Exportations. Il devient obligatoire avant toute opération de pré-domiciliation, de domiciliation, ou d’ouverture de lettres de crédit (LC) pour les importations des opérateurs, qu’elles concernent des besoins de fonctionnement ou d’équipement.
Un contexte économique tendu
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans une série de décisions visant à préserver les réserves de change du pays, qui ne cessent de diminuer. La Banque d’Algérie a récemment annoncé une forte baisse de ses réserves de change, tombées à 39,6 milliards de dollars fin juin 2025, contre 51,4 milliards six mois plus tôt. Ce niveau est le plus bas enregistré depuis 2018, signalant une situation préoccupante.
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation. Premièrement, la baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux impacte directement les recettes d’exportation de l’Algérie, un pays fortement dépendant de ses hydrocarbures. Deuxièmement, la décision de l’ancien président américain Trump de taxer à hauteur de 30% les produits algériens a également pesé lourdement sur le commerce extérieur du pays, réduisant la compétitivité des exportations algériennes et, par ricochet, les entrées de devises. Ces éléments combinés exercent une pression intense sur la balance des paiements.
L’objectif : maîtriser les flux d’importations
En verrouillant davantage les importations, les pouvoirs publics algériens cherchent à rationaliser les dépenses en devises et à freiner la sortie de capitaux. Le gouvernement espère ainsi endiguer l’érosion de ses réserves de change. L’exigence d’un programme prévisionnel visé par le Ministère du Commerce vise à mieux contrôler et planifier les besoins en importations, garantissant que seules les opérations jugées essentielles soient autorisées. Cette approche permet une meilleure visibilité et un contrôle accru sur les flux financiers.
Les entreprises algériennes devront donc s’adapter à cette nouvelle réalité. Elles devront anticiper leurs besoins et se conformer rigoureusement aux nouvelles procédures administratives. L’objectif ultime est de stabiliser l’économie nationale et de garantir une utilisation plus judicieuse des ressources financières du pays face aux défis actuels. La rigueur devient le maître-mot pour sauvegarder l’équilibre économique de l’Algérie.