L’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, a annoncé ce dimanche que des préparatifs sont en cours pour l’acquisition par l’Armée Nationale Populaire (ANP) de matériels militaires américains. Cette déclaration intervient dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays.
Boukadoum a rencontré cette semaine des journalistes à l’ambassade d’Algérie à Washington, comme l’a rapporté le site spécialisé DefenseScoop. L’objectif de cette rencontre était d’« apporter des éclairages sur les prochaines discussions entre les responsables des armées des deux pays », selon la même source. « Nous avons un dialogue qui dure depuis des années. Le protocole d’accord algéro-américain vient de mettre en place un cadre juridique pour notre coopération, et il ouvre la voie à de nombreuses opportunités futures », a déclaré Boukadoum à DefenseScoop.
Il a également souligné que « les échanges de renseignements maritimes et les nouvelles transactions militaires sont les premiers domaines d’intérêt sur lesquels les deux parties devraient poursuivre leurs discussions, ainsi que les opérations de recherche et de secours, et les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et ses environs ».
Les responsables militaires des deux pays ont signé le protocole d’accord le 22 janvier dernier, après plusieurs années de négociations. Cet accord marque un engagement officiel à promouvoir une collaboration bilatérale plus étroite.
Bien que Boukadoum n’ait pas dévoilé la nature exacte des ventes militaires potentielles, il a confirmé que les représentants des États-Unis et de l’Algérie ont formé trois nouveaux groupes de travail. Ces groupes sont chargés d’établir un plan de mise en œuvre du protocole d’accord et de définir les prochaines étapes de cette coopération. « Le ciel est la limite », a déclaré l’ambassadeur lorsqu’on lui a demandé ce que l’Algérie cherchait à prioriser.
Ce nouveau protocole d’accord intervient à un moment où la présence des troupes américaines sur le continent africain diminue dans certaines régions. Parallèlement, comme l’a suggéré Boukadoum, l’influence, l’engagement et les investissements de la Russie et de la Chine s’étendent de manière significative à travers le continent.
« L’avantage des Algériens pour les États-Unis, c’est que nous avons le facteur humain en étant sur le terrain en Afrique du Nord », a-t-il expliqué. « Les écoutes téléphoniques, les satellites et toutes ces technologies sont essentiels aux opérations de sécurité, mais il faut aussi connaître les gens, les tribus et leurs interactions. Il est crucial d’avoir des informations humaines. »
Au-delà de la coopération militaire, Boukadoum a indiqué que l’Algérie était « prête à discuter » avec les États-Unis de ses abondantes ressources naturelles et minérales, essentielles et très demandées à l’échelle mondiale. Il a également mentionné que le pays était un lieu propice pour héberger des centres de données « à moindre coût ».
Enfin, bien que le nouveau protocole d’accord ait été largement conclu sous l’administration Biden, Boukadoum s’est dit confiant que les relations américano-algériennes resteraient solides, même en cas de second mandat du président Donald Trump.