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Algérie

Le coût colossal de « l’exportation invisible » des cadres algériens sur 30 ans, selon Smaïl Goumeziane

Par Yazid Ferhat
24 septembre 2016

Les transferts invisibles de capitaux qui sont de l’ordre de 1,5 à 2 milliards de dollars chaque année suscitent à juste titre l’indignation mais s’alarme, l’économiste et écrivain, Smaïl Goumeziane, on s’habitue aux «exportations invisibles » dont les coûts sont faramineux pour le pays.

 

Ces exportations invisibles qui sortent « gratuitement » sans laisser de traces dans les statistiques du commerce extérieur sont constituées par les flux incessants de cadres algériens qui s’expatrient et vont offrir leurs compétences dans les pays occidentaux.

Dans un article intitulé « Quel gâchis! » publié par Libre Algérie, journal d’information proche du FFS fondé par Ali Mécili, Smaïl Goumeziane chiffre ces départs à « quelques 500 000 individus » sur trente ans. Certes, estime l’ancien ministre sous le gouvernement réformateur de Mouloud Hamrouche, on admet qu’il s’agit de « pertes considérables » mais l’évaluation financière de cette hémorragie n’a pratiquement jamais été faite.

Smaïl Goumeziane estime que sur le coût de la formation de ces cadres réalisés par l’Algérie, les pays d’accueil ont engrangé un gain de 60 milliards de dollars. C’est un coût payé par l’Algérie et ce sont les pays d’accueil qui en profitent. En calculant la perte en PIB pour l’Algérie induite par ces départs (et le gain en PIB pour les pays d’accueil) se traduit par « une perte de richesse nationale pour l’Algérie de quelques … 105 milliards de dollars. »

Une question cruciale

Ces deux seuls critères montrent que les «exportations invisibles d’êtres humains » n’ont rien rapporté au pays mais lui ont coûté la bagatelle de 165 milliards de dollars. Ces chiffres ne tiennent pas de l’impact, important de la perte d’expérience et de savoir-faire subie par le pays du fait de ces départs.

Ces cadres Algériens établis à l’étranger quand ils ne sont pas au chômage participe à la création de richesse dans les pays d’accueil. « Si l’on suppose que dans ces pays, chaque cadre contribue directement à hauteur de 20 000 dollars par an, cela signifie que la part globale du PIB créé par ces cadres dans les pays d’accueil sur 30 ans est de l’ordre de 300 milliards de dollars. ».

Le départ de 500 000 cadres d’Algérie vers les pays occidentaux se traduit donc par un « bénéfice global de l’ordre de 465 milliards de dollars pour les pays d’accueil. »

Pour Smaïl Goumeziane, non seulement cette hémorragie doit s’arrêter mais l’Algérie doit tout faire pour favoriser les retours. Il s’agit, indique-t-il, « d’une question cruciale qui devrait être posée dans toute démarche de transition vers un système démocratique, et dans toute stratégie de développement national. »

 

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