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Algérie

Le crédit à la consommation est « une mesure suicidaire » pour l’économie algérienne (experts)

Par Yazid Ferhat 26 janvier 2016

Le retour du crédit à la consommation destiné à la promotion de la production nationale n’a pas manqué de susciter des critiques de la part des économistes et des experts algériens.

 

Si le gouvernement, après moult atermoiement, s’est enfin résolu à relancer le crédit à la consommation  pour booster la demande domestique pour le produit national et la croissance économique, des économistes pointent les points faibles de ce dispositif qui serait dévoyé de son rôle de soutien à la production nationale pour profiter à aux firmes étrangères.

L’ancien manager de fonds d’investissement à la City de Londres, Kamel Benkoussa, est de ceux-là. Lors de son passage la semaine dernière sur l’émission de l’ « Invité du Direct » de la webradio RadioM, l’économiste a estimé que « le crédit à la consommation est une mesure suicidaire » pour l’économie nationale en ce sens qu’elle « soutient  l’importation ». « On veut nous faire croire que l’Algérie est un pays producteur. Mais on produit quoi ? Les entreprises sont dans l’assemblage comme c’est  le cas de l’usine Renault avec des capacités ridicules », a-t-il illustré.

L’économiste, Mourad Ouchichi, abonde dans le même sens, estimant que le crédit à la consommation n’a qu’un seul objectif,  qui est celui d’ « aider Renault à écouler son produit au détriment de l’économie ». « Le reste n’est que garniture », a-t-il ajouté sur les colonnes du quotidien national Liberté.

Le crédit à la consommation va bénéficier exclusivement aux sociétés étrangères

Selon lui, au plan strictement théorique, le crédit à la consommation devrait relancer la demande, donc la croissance économique. « Cependant, cela n’est valable que dans des économies de l’offre, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie », a-t-il expliqué, en pointant le faible taux d’intégration des produits éligibles à ce dispositif : « Les produits ciblés sont d’un faible taux d’intégration, donc au mieux ce crédit va bénéficier exclusivement aux sociétés étrangères comme Renault ».

Akli Moussouni, économiste et expert en développement, qui s’est également exprimé sur Liberté, va plus loin dans son analyse, estimant que le crédit à la consommation est « contreproductif » pour l’économie nationale. Il constitue, selon lui, « une dilapidation des deniers de l’État ». « Ce dispositif vient renforcer la spéculation autour des deniers publics mais c’est aussi une démarche aux conséquences incalculables, dont les seuls importateurs industriels tireront bénéfice », a-t-il conclu.

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