Le représentant des médecins résidents de la faculté de médecine de Tlemcen, incarcéré, Charaf Eddine Talhaoui, a été condamné dimanche à 18 mois de prison ferme ainsi qu’à une amende, ont indiqué ses avocats. Un verdict plus sévère que les réquisitions du parquet contre
Le détenu a été jugé semaine passée au tribunal de la wilaya de Tlemcen. Il est accusé de « publication et diffusion délibérée de fausses informations portant atteinte à la sécurité et à l’ordre public », et il est également poursuivi pour « publication de contenus susceptibles de nuire à l’intérêt national » conformément aux articles 196 bis et 96 du Code pénal.
Lors de son procès, le procureur de la République avait requis un an de prison ferme et une amende à son encontre. « Le verdict prononcé hier est donc plus sévère que les réquisitions du parquet » ont observé des défenseurs de droits humains.
Charaf Eddine Talhaoui, a été placé sous mandat de dépôt le 2 février 2025, avait annoncé son avocat, Me Kamel Rachid Louh. Il avait été arrêté le 28 janvier 2025 devant la résidence universitaire de Tlemcen, selon ses camarades qui avaient relayé l’information sur les réseaux sociaux. D’après eux, « des individus en tenue civile à bord de trois véhicules avaient emmené Charaf Eddine Talhaoui ». Sa famille est restée sans nouvelles de lui pendant cinq jours.
Depuis plusieurs mois, les étudiants en sciences médicales en Algérie sont en grève nationale, paralysant les principales facultés de médecine du pays, notamment à Alger, Oran, Constantine, Sétif et Annaba. Ils revendiquent une augmentation du nombre de postes en résidanat, l’homologation de leurs diplômes pour une reconnaissance internationale, une amélioration des conditions d’encadrement et de formation dans les centres hospitalo-universitaires (CHU), ainsi que des garanties d’emploi après leur formation. Charaf Eddine Talhaoui était l’un des porte-voix de ce mouvement.
Depuis l’annonce de son placement en détention, une large campagne de solidarité a été lancée par ses camarades, appelant à sa libération immédiate.