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Les milieux d’affaires tunisiens attendent avec intérêt le nouveau Code des investissements algérien

Par Yacine Temlali
22 septembre 2014
Les échanges tuniso-algériens sont évalués à 1 milliard de dollars par an.

Le directeur de la représentation commerciale tunisienne en Algérie regrette que les relations économiques algéro-tunisiennes soient essentiellement basées sur le commerce et « pas sur l’investissement ou très peu ».

 

Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Tunisie, de l’ordre de 1 milliard d’euros par an, sont loin de refléter le potentiel existant entre les deux pays, a estimé dimanche Riadh Bezzarga, directeur de la représentation commerciale tunisienne en Algérie, en marge d’une visite d’opérateurs économiques tunisiens à Alger. « Nous sommes à peu près au quart de notre potentiel en Algérie et vice versa », a-t-il déclaré.

Pour ce responsable tunisien, il n’y a pas beaucoup d’intégration entre les économies des deux pays car les relations entre eux sont essentiellement basées sur le commerce et « pas sur l’investissement ou très peu ». Il s’est dit convaincu que « le jour où les opérations économiques toucheront plus le partenariat et l’investissement », leur intégration économique « sera plus forte », d’autant qu’il y a des signaux positifs, a-t-il expliqué, avec l’entrée en vigueur, le 1er mars dernier, d’un nouvel accord commercial bilatéral et l’existence d’un accord de la Grande zone arabe de libre échange (GZALE).

 

« S’implanter en Algérie : un processus long et difficile »

 

Les entrepreneurs tunisiens attendent avec beaucoup d’intérêt la nouvelle loi algérienne sur l’investissement, qui sera déterminante quant à leur implantation en Algérie. Riadh Bezzarga souhaite que ce texte prenne en compte la dimension des PME tunisiennes, lesquelles n’ont pas d’assises financières importantes, ce qui ne leur laisse pas suffisamment de marge de manœuvre pour prendre d’importants risques : « Si elles voient que ce Code des investissements algérien peut leur être favorable, elles viendront chercher des partenariats en Algérie. »

La même préoccupation est partagée par la Faten Zardi, coordinatrice générale de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), une organisation patronale « post-révolution » créée en 2011. Venue à Alger à la tête d’une délégation de chefs d’entreprises issus de divers secteurs, elle assure que les formalités administratives en Algérie « font peur » aux investisseurs tunisiens. Elle souhaite que les conventions signées entre les deux pays entrent en vigueur en vue de faciliter leurs échanges économiques : « Pour que nos deux économies soient prospères, il nous faudra échanger plus dans l’espace maghrébin, surtout que les économies européennes sont en pleine crise. La Tunisie est connue pour la qualité de ses produits agroalimentaires et c’est pour cette raison que les échanges entre les deux pays portent beaucoup plus sur ce type de produits. »

 

« Faire sauter les barrières psychologiques »

 

 

La représentation commerciale tunisienne en Algérie affirme tout faire pour que les relations économiques algéro-tunisiennes soient diversifiées. « Nous organisons entre six et sept rencontres d’affaires algéro-tunisiennes, en Algérie, et ce dans différents domaines d’activité (agroalimentaire, les matériaux de construction, les produits pharmaceutiques…). »

Pour le premier responsable de cette représentation, les secteurs porteurs pour les Tunisiens en Algérie sont les produits pharmaceutiques, le secteur agroalimentaire, les matériaux de construction, le BTPH et le tourisme qui renferme, estime-t-il, un énorme potentiel notamment en termes de services (formation, études, mise à niveau…).

S’agissant justement du tourisme, Riadh Bezzarga a indiqué que des efforts étaient fournis pour intéresser les investisseurs tunisiens au potentiel touristique algérien : « Nous allons leur faire comprendre que les Algériens ne sont pas des concurrents », a-t-il déclaré. Mieux, selon lui l’Algérie est un pays qui peut accompagner la Tunisie « puisque nous avons des tourismes différents, la Tunisie a opté pour le tourisme de masse, tandis que l’Algérie semble plutôt tentée par un autre type de tourisme, notamment culturel ».

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