Après avoir atteint des niveaux historiquement élevés, l’euro amorce une légère baisse face au dinar algérien sur le marché noir des devises. Cette tendance est observée depuis trois jours consécutifs. Elle marque un premier retournement après plusieurs semaines de hausse quasi continue.
Actuellement, le billet de 100 euros s’échange à la vente entre 27 200 dinars et 27 400 dinars. Pour l’achat, les cambistes le reprennent entre 27 000 dinars et 27 300 dinars. Ces nouveaux niveaux traduisent une baisse de 100 à 150 dinars par rapport à la cotation enregistrée la veille. Même si la correction reste modeste, elle rompt avec la dynamique haussière qui dominait le marché noir depuis le début de l’été.
Cependant, les écarts entre les cours demeurent importants. En effet, les disparités actuelles s’expliquent par le chamboulement que connaît le marché noir depuis jeudi dernier. Depuis cette date, la pratique d’un taux quasi unifié a disparu. Désormais, la fixation des prix dépend directement de la négociation entre acheteurs et vendeurs. Les volumes, la demande immédiate et la disponibilité de liquidités influencent chaque transaction. Par conséquent, les taux varient fortement d’un point de change informel à un autre.
Ce bouleversement trouve son origine dans deux décisions majeures liées au marché automobile algérien. D’abord, le gouvernement chinois a pris une mesure restrictive. Il a interdit l’exportation de voitures neuves ou quasi neuves par des particuliers et des concessionnaires automobiles informels. Seuls les concessionnaires agréés seront désormais autorisés à exporter des véhicules neufs depuis la Chine. Cette décision a réduit les circuits parallèles d’approvisionnement, qui alimentaient directement la demande en devises sur le marché noir.
Ensuite, une seconde décision a été prise lundi dernier. Les Douanes algériennes et le ministère du Commerce extérieur ont conjointement interdit la vente de voitures de moins de trois ans dans les showrooms. Dans le même temps, ils ont proscrit l’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans par les concessionnaires informels. Cette mesure a freiné brutalement l’activité de ces acteurs, traditionnellement gros demandeurs d’euros sur le marché noir.
Ainsi, la contraction soudaine de la demande en devises commence à produire ses effets. La récente baisse de l’euro en est une première illustration. Toutefois, la situation reste instable. Le marché noir demeure exposé à de fortes fluctuations tant que l’équilibre entre l’offre et la demande reste fragile. Les prochains jours permettront de confirmer si cette tendance baissière s’installe durablement ou si elle ne constitue qu’un ajustement passager.