La coalition pétrolière OPEP+ a choisi la continuité pour 2026. Réunis dimanche, les pays producteurs, dont l’Algérie, ont décidé de maintenir les quotas de production en vigueur l’an prochain, tout en validant un mécanisme technique destiné à mieux évaluer la capacité maximale de production de chaque membre à partir de 2027. Le groupe conserve par ailleurs son dispositif de réduction de l’offre, évalué à 3,24 millions de barils par jour, soit près de 3 % de la demande mondiale, malgré un Brent tombé autour de 63 dollars le baril et en baisse d’environ 15 % depuis le début de l’année.
OPEP+ a également suspendu toute nouvelle augmentation de production pour le premier trimestre 2026, après avoir remis sur le marché quelque 2,9 millions de barils par jour depuis avril 2025. Huit pays membres ont conclu un accord de principe pour prolonger cette pause entre janvier et fin mars 2026, dans une logique de prudence face à la fragilité de la demande mondiale.
Cette réunion intervient dans un contexte géopolitique chargé, marqué par les tentatives de médiation autour de la guerre en Ukraine et l’incertitude pesant sur les exportations russes. Un éventuel accord de paix pourrait déboucher, à terme, sur un assouplissement des sanctions, donc sur un retour de volumes supplémentaires sur le marché.
À l’inverse, un échec maintiendrait la Russie sous contrainte, avec le risque d’une offre réduite. Dans ce climat incertain, l’alliance pétrolière opte pour une posture d’attentisme contrôlé : on garde des volumes sous le coude, mais sans relancer de nouvelles hausses en début d’année prochaine.
L’Algérie augmente sa production de 4 000 barils par jour
Pour l’Algérie, la décision a deux volets. À court terme, le pays bénéficiera d’une augmentation de 4 000 barils par jour de sa production à partir de décembre 2025. Cette hausse s’inscrit dans une augmentation collective de 137 000 barils quotidiens décidée par les huit pays du “noyau dur” d’OPEP+ (Algérie, Arabie saoudite, Irak, Russie, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Kazakhstan).
Cette décision intervient alors que la production algérienne connaît déjà une trajectoire haussière. En octobre 2025, l’Algérie a produit 956 000 barils par jour, contre 952 000 barils en septembre, soit six mois consécutifs de progression. Les projections internes au groupe tablent sur 967 000 barils par jour en novembre, puis 971 000 barils par jour en décembre. À ce rythme, le pays se rapproche du record récent de décembre 2023, lorsque la production avait atteint 957 000 barils par jour, cette fois dans un contexte de quota plus bas.
Un point mérite d’être souligné. Pour octobre 2025, le quota de l’Algérie était fixé à 963 000 barils par jour. La production effective, à 956 000 barils, est restée 7 000 barils en deçà de ce plafond. Autrement dit, le pays ne sature pas totalement la marge que lui offre OPEP+. L’augmentation de 4 000 barils décidée pour décembre reste donc, en pratique, compatible avec une montée en puissance progressive, à condition que Sonatrach réduise cet écart de conformité.