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Algérie

Malgré un climat mondial difficile, l’Algérie continue d’investir dans les hydrocarbures (document OBG)

Par Yacine Temlali
17 avril 2016

 

Si on compte à l’heure actuelle une trentaine de groupes énergétiques étrangers implantés en Algérie, les contrats de partage de production et les temps de douane sont depuis longtemps invoqués comme constituant des obstacles à l’investissement. Les nouveaux contrats bilatéraux de Sonatrach devraient être synonymes d’une plus grande flexibilité pour les investisseurs.

 

Malgré un climat mondial difficile, l’Algérie continue de s’atteler au développement de plusieurs projets clés dans le secteur des hydrocarbures, recherchant de nouveaux investissements de grands groupes pétroliers et gaziers internationaux.

Suite à l’annonce l’an dernier du report des appels d’offres portant sur l’attribution des droits d’exploration de nouveaux blocs pétroliers et gaziers en raison d’investissements en amont en berne à l’échelle mondiale, une nouvelle série de négociations et de projets visant à augmenter la production des champs existants semble indiquer que la compagnie énergétique publique Sonatrach – qui comptabilise près de 80% de la production algérienne d’hydrocarbures-  s’oriente vers de nouvelles stratégies.

 

Des enjeux plus importants

 

Au mois de mars, la compagnie a annoncé son intention de proposer des négociations directes aux groupes énergétiques internationaux pour ce qui est de l’achat de parts dans 20 champs pétroliers et gaziers situés dans le centre et dans le sud de l’Algérie.

Ces champs, achetés en septembre par la Sonatrach à l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures ALNAFT dans le cadre d’un processus de restructuration, se trouvent dans les wilayas (provinces) d’Ouargla, Adrar ainsi qu’à Illizi, à proximité de la frontière libyenne, selon les médias.

Si on compte à l’heure actuelle une trentaine de groupes énergétiques étrangers implantés en Algérie, les contrats de partage de production et les temps de douane sont depuis longtemps invoqués comme constituant des obstacles à l’investissement.

Les nouveaux contrats bilatéraux de Sonatrach devraient être synonymes d’une plus grande flexibilité pour les investisseurs. En outre, une récente restructuration du groupe énergétique public devrait réduire le poids de la bureaucratie et améliorer les procédures d’entreprise.

 

Gains de production

 

L’Algérie reste fortement dépendante des hydrocarbures, le pétrole et le gaz représentant 95% des exportations, près de 30% du PIB et environ 60% des recettes publiques.

La production d’hydrocarbures a évolué à la baisse ces dernières années en raison de l’arrivée à maturité des champs dans le pays : de son plus haut taux d’environ 233 millions de tonnes d’équivalent pétrole (tep) en 2007, elle est tombée à 153 millions de tonnes l’an dernier.

Toutefois, selon les nouveaux objectifs du gouvernement, la production devrait augmenter de 13% d’ici 2019 pour atteindre 224 millions de tep, grâce à une maximisation de la production dans les champs de pétrole existants et à la mise en service de plusieurs champs pétroliers actuellement en cours de développement avec des partenaires étrangers dans le sud du pays au cours des deux prochaines années.

De plus, le site gazier d’In Amenas, qui représentait près de 11% de la production nationale de gaz avant la prise d’otages menée en 2013 par des militants islamistes, devrait reprendre l’intégralité de ses activités ce mois-ci, ce qui devrait faire grimper la production de quelque 1,3 million de tep par an.

 

Amélioration des champs

 

Au début du mois, la Sonatrach a attribué un contrat de 339 millions de dollars à Japan Gas Corporation afin d’optimiser la production de Hassi Messaoud, le plus grand champ pétrolier du pays, qui abrite environ 3,9 millions de barils de réserves récupérables. Selon les médias, le contrat en question comporterait des projets de rénovation et la réalisation d’un nouveau système de production.

L’Etat entend également renforcer les capacités de production et de transport des champs de Berkine, El Merk et Hassi R’Mel.

Situé à quelque 400 km au sud-est d’Alger, le champ d’Hassi R’Mel est, avec plus de 2400 milliards de m³ de réserves récupérables, le plus gros producteur de gaz du pays. S’il est à l’origine de plus de la moitié de la production gazière algérienne, sa production n’en a pas moins baissé au cours des dernières années.

Afin de répondre aux besoins engendrés par une hausse de la production, la Sonatrach a annoncé le mois dernier qu’elle comptait investir dans des infrastructures de distribution supplémentaires dans la région.

« La Sonatrach va investir 3,2 milliards de dollars entre 2016 et 2020…dont 530 millions de dollars en 2016, » a déclaré Arbi Bey Slimane, le vice-président chargé du transport par canalisations, aux médias au  mois de mars. Le projet comprend quelque 1650 km de canalisations ainsi que des stations de compression et de pompage au nombre de six.

Le groupe planche actuellement sur deux nouvelles usines de compression de gaz pour Hassi R’Mel – la première devrait  être commandée en juillet 2016 tandis que la mise en service de la seconde est prévue pour août 2019.

Ces installations permettront de comprimer le gaz qui sera ensuite transporté par gazoduc vers le centre national de distribution de gaz.

La première usine, dont la construction est évaluée à environ 16,74 milliards de dinars (135,5 millions d’euros), disposera d’une capacité de transport annuelle initiale de 14 milliards de m³ par an, qui sera portée dans un second temps à 28 milliards de m³.  La deuxième unité devrait quant à elle nécessiter un investissement de 3,03 milliards de dinars (24,7 millions d’euros) et un temps de construction estimé à 27 mois.

L’intensification de la production et de la distribution régionale de gaz s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à accroître, à terme, les exportations vers l’Europe, a expliqué Arbi Bey Slimane. Des négociations sont actuellement en cours entre l’Algérie et l’UE, à la recherche de sources d’approvisionnement en gaz autres que la Russie, d’où provient actuellement plus de 30% du gaz consommé en Europe.

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