Le marché noir des devises en Algérie, notamment sur la place emblématique du Square Port-Saïd à Alger, confirme ce jeudi 21 août la tendance observée depuis plusieurs jours : l’euro maintient sa stabilité à un niveau élevé. À dix jours de la fin du mois d’août, la monnaie unique s’échangeait à 261 dinars à l’achat et 259 dinars à la vente, soit un cours pratiquement inchangé depuis plus de deux semaines.
Cette stabilité s’explique en grande partie par une demande relativement constante sur le marché parallèle, mais les cambistes s’attendent à des fluctuations à court terme. Certains anticipent une hausse de l’euro, tandis que d’autres prévoient un reflux début septembre, coïncidant avec la fin des vacances d’été et la baisse de la demande saisonnière.
Dollar et livre sterling : des mouvements contrastés
Contrairement à l’euro, le dollar américain affiche une légère progression sur le marché noir. Jeudi, il s’achetait à 227 dinars et se revendait à 225 dinars, confirmant une tendance haussière modérée.
La livre sterling, pour sa part, reste la devise la plus chère du marché parallèle. Elle atteignait 303 dinars à l’achat et 299 dinars à la vente, bien qu’elle ait connu des variations sensibles ces derniers jours.
Il faut toutefois rappeler que ces prix concernent principalement la place d’Alger et peuvent varier d’une wilaya à l’autre en fonction de la disponibilité des devises et du niveau de la demande locale.
Un écart persistant avec le marché officiel
Comparés aux taux de change officiels, communiqués par la Banque d’Algérie au 20 août 2025, les écarts demeurent considérables.
- Dollar américain : 129,84 DZD à l’achat / 129,85 DZD à la vente
- Euro : 151,25 DZD à l’achat / 151,29 DZD à la vente
- Livre sterling : 174,66 DZD à l’achat / 174,72 DZD à la vente
Ces chiffres illustrent l’importance de l’écart entre le marché officiel et le marché parallèle — une différence qui dépasse souvent 70% selon la devise. Cette dualité crée des distorsions économiques majeures, affectant aussi bien les importateurs que les ménages qui cherchent à se procurer des devises pour voyager, étudier ou commercer à l’étranger.
Quels scénarios pour la rentrée économique ?
La trajectoire des devises sur le marché noir algérien reste intimement liée aux besoins saisonniers, aux contraintes de liquidités en devises et aux arbitrages des cambistes. Avec la fin de la saison estivale, une détente pourrait être observée début septembre, surtout si la demande diminue.
Cependant, l’écart structurel entre les taux officiels et ceux du marché parallèle devrait persister, tant que les restrictions qui limitent l’accès légal aux devises ne seront pas assouplies. À moyen terme, cette situation pose la question d’une réforme du marché des changes en Algérie.