Des cambistes bien informés rapportent que le prix d’achat de 100 euros oscille désormais entre 26 500 DA et 26 550 DA. C’est un seuil jamais enregistré auparavant. En parallèle, les particuliers vendent l’euro aux cambistes à un taux moyen de 26 350 DA pour 100 euros. Cette explosion de la valeur de la monnaie unique européenne sur le marché noir découle d’une hausse remarquable de la demande.
Facteurs clés de la flambée de l’euro sur le marché noir
Plusieurs facteurs expliquent cette forte demande. Premièrement, la récente publication du décret exécutif sur l’organisation du commerce du cabas, ou « statut de l’auto-importateur », crée un climat d’incertitude voire de panique. Bien qu’il vise à encadrer le commerce informel, ce nouveau règlement favorise la spéculation sur les devises et les fluctuations des taux de change parallèles en Algérie. Les cambistes et ceux qui envisagent de se lancer dans ce nouveau business achètent activement l’euro disponible, créant une pression inhabituelle sur la demande.
De plus, le retard dans l’application de l’allocation touristique de 750 euros par adulte et par an accentue la pression sur l’euro. En effet, l’absence de visibilité sur cette allocation contraint les Algériens qui prévoient de voyager à l’étranger à se tourner vers le marché noir des devises pour s’approvisionner en euros ou en dollars.
Enfin, la reprise, en mai dernier, de la délivrance des cartes grises pour les voitures d’occasion de moins de trois ans importées par des particuliers a également contribué à cette flambée de l’euro. Tous ces éléments combinés révèlent une instabilité économique et une pression croissante sur la monnaie nationale.