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Même au CPP, Sellal et Ali Haddad trouvent des défenseurs (audio-vidéo)

Par Maghreb Émergent 29 mai 2015
Algérie CPP Radio M
Le ministre des Finances a ''une idée claire sur la manière de gérer les entreprises publiques''

Algérie CPP Radio M

 

Remaniement, Bouteflika, gouvernement, impasse. Le CPP fait le point, en se demandant comment l’USM Alger, propriété de Ali Haddad, risque la relégation alors que c’est le premier budget de la Ligue 1.

Le gouvernement est dans l’impasse. Les changements opérés par le président Abdelaziz Bouteflika sont supposés mettre le pays sur une nouvelle trajectoire, mais la marge est si étroite que les nouveaux arrivants sont, en fait, mis dans un chemin sans issue. C’est du moins l’impression qui a dominé le CPP de ce jeudi 28 mai, toujours animé de manière magistrale par Khaled Drareni, en l’absence de Souhila Benali. Celle-ci, toujours sous pression à la chaine de la radio, qui a menacé de la licencier, ne veut pas lâcher Radio M, où elle animait gracieusement le Club de la presse Politique.

Seul Hassan Haddouche a trouvé qu’il « n’y a pas de contradiction » à voir le gouvernement afficher une volonté de diversifier l’économie tout en demandant à Sonatrach de produire toujours plus. Il estime que le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a déroulé « un programme de réformes économiques cohérent, dans le ligne de ce que préconisent la plupart des spécialistes ». Mais, parallèlement à cette volonté de réforme, il y a une autre option, c’est celle de demander aux responsables du secteur de l’énergie de « dynamiser » la gestion de Sonatrach, ce qui peut signifier extraire encore plus d’hydrocarbures. Ce qui, pour El Kadi Ihsane, peut s’avérer très dangereux, car cela peut mettre les gisements en danger. Youcef Yousfi, dans un souci de préserver les gisements, et malgré tous les reproches qui lui ont été dressés, a toujours refusé d’augmenter l’extraction d’hydrocarbures, à l’inverse de Chakib Khelil.

Pressions sur les dirigeants du secteur pétrolier

Le nouveau ministre de l’Energie, Salah Khebri, et le nouveau patron de Sonatrach, Amine Mazouzi, pourront-ils résister aux pressions qui vont s’exercer sur eux ? C’est tout l’enjeu de la prochaine étape. Abed Charef note que les deux dirigeants n’ont aucune déclaration  publique ou position connue permettant de les situer. Ils manquent visiblement de poids, et ne semblent pas en mesure d’imposer une vision propre à eux. Ils vont plutôt tenter d’exécuter au mieux les orientations qu’ils vont subir. Et ce qu’ils vont subir, ce sont des orientations très classiques : produisez plus, parlez d’économie d’énergie, mais pas de révision du prix du carburant, alors que c’est là une incitation décisive pour rationaliser la consommation.

Il note également que l’objectif affiché d’aller à 37% d’énergie renouvelable à l’horizon 2030 et la politique d’économie d’énergie bute sur un environnement totalement hostile. Le gouvernement ne veut pas réviser les prix du carburant, et le pays n’a ni l’administration, ni les entreprises, ni l’ingénierie nécessaires pour piloter un projet d’une telle ampleur. Même les financements risquent de manquer, dit-il. El Kadi Ihsane ajoute qu’il manque un autre maillon essentiel dans cette politique : Noureddine Bouterfa, patron de Sonelgaz, acteur clé du secteur, déclare publiquement ne pas vouloir s’impliquer dans le projet. Il a même déclaré : « le renouvelable, ce n’est pas mon problème ».

Autonomie de Sonatrach ? « Ce n’est pas sérieux »

C’est donc tout le paradoxe de ce nouveau gouvernement, qui fait « un constat très alarmiste de la situation », selon Hassan Haddouche, après ce que El Kadi Ihsane considère comme « une tentative de prendre en charge la gouvernance économique » du pays. Mais la méthode adoptée n’est pas la bonne. A un point tel que Ihsane, interrogé sur la possibilité de Sonatrach de retrouver une certaine autonomie, affirme que « ce n’est pas sérieux ». Pour lui « la méthode de nomination montre ce que sera la gestion » de la compagnie. Les nouveaux responsables du secteur sont « ligotés d’emblée ».

Abed Charef note aussi que le président Bouteflika « se donne le beau rôle » en ordonnant ces changements. Cela lui permet d’occulter le fait que les choix qui ont mené à l’impasse, « c’est lui qui les avait pris ».

El Kadi Ihsane conteste aussi la méthode adoptée pour ces changements. Les partants ont été informés « à la dernière minute ». Le PDG sortant d’Air Algérie a tenté de réunir le conseil d’administration,  pour formaliser la décision. Il a été avisé que ce n’était pas nécessaire. C’est un appel téléphonique de la présidence de la république qui l’en a dissuadé.

La mécanique de la corruption

Ce qui n’empêche pas Hassan Haddouche d’estimer que le ministre des Finances a « une idée claire sur la manière de gérer les entreprises publiques ». M. Benkhalfa estime  qu’il « faut faire une réforme des conseils d’administration, désigner des administrateurs extérieurs au secteur ». C’était son discours « avant sa nomination. Et maintenant ? », demande Khaled Drareni. « Il n’y a pas de raison qu’il change », estime Hassan Haddouche, alors que Abed Charef redoute que le discours de M. Benkhalfa ne relève d’une simple « posture ».

Autre point qui a fait polémique, la proximité du patron du FCE, Ali Haddad, avec le pouvoir. Hassan Haddouche estime que les pays les plus dynamiques reposent sur des grands groupes privés, présents notamment dans les travaux publics. Pour lui, ce qui se dit ou s’écrit sur Ali Haddad ne prouve pas la corruption. Oui, admet Abed Charef, mais le fonctionnement de Ali Haddad le mènera fatalement à cette issue, dit-il. Tout comme le fonctionnement du football, qui brasse des sommes colossales, a pris un virage qui devait le mener inévitablement vers un scandale comme celui vécu par la FIFA, comme l’a souligné El Kadi Ihsane. En tout état de cause, l’argent, à lui seul, ne fait pas les champions. La preuve : l’USM Alger, propriété de Ali Haddad, peut se retrouver en seconde division si elle perd vendredi son dernier match. Pourtant, c’est le premier budget du championnat d’Algérie.

Extraits vidéo : https://algeriefocus.com/bit.ly/1eD1AUb

 

 

 

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