M A G H R E B

E M E R G E N T

Algérie

Nacera Haddad à Radio M : Un FCE « démocratisé » et mieux écouté par les pouvoirs publics

Par Maghreb Émergent
23 octobre 2015
Algérie Nacera Haddad FCE
Mme Haddad propose de fixer à l’Ansej un quota de 30% de projets pilotés par des femmes.

 

C’est un plaidoyer vibrant en faveur de l’action du FCE qu’a formulé la vice-présidente de l’organisation patronale , Mme Nacera Haddad, invitée ce mercredi à l’émission « Le Direct » de Radio M la webradio de Maghreb Emergent.

Une association patronale qui cherche aujourd’hui résolument , selon Mme Haddad, à se défaire de son « image élitiste » de club réservé aux grands patrons pour s’engager sur « la voie de la démocratisation en s’ouvrant d’avantage à la communauté des affaires ». « Nous voulons fédérer les énergies et favoriser la remontée des informations en ciblant un maximum d’entreprises, de vraies entreprises, mais également en nous ouvrant d’avantage aux jeunes et aux femmes ». Après seulement onze mois de gestion de la nouvelle équipe, les résultats semblent déjà au rendez vous : « de 150 adhérents l’année dernière, le FCE est passé à plus de 800 membres et jusqu’à 1200 en comptant les entreprises ». La nouvelle équipe dirigeante du FCE, dont le comité exécutif élargi est composé de 32 membres, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle s’est fixée, dans un premier temps, en ouvrant un bureau dans chaque wilaya dans le but de se rapprocher de sa base, un objectif de 2000 adhérents .

Le courant passe mieux avec les pouvoirs publics

Pour Mme Haddad, la parole du FCE « a toujours été écoutée et respectée » mais elle estime que la personnalité de son nouveau Président ainsi que les bonnes dispositions affichées par l’exécutif permettent aujourd’hui « plus de connections et plus de proximité avec l’objectif général de renouer la confiance entre les patrons et les pouvoirs publics ». La vice-présidente du FCE mentionne déjà de nombreuses avancées à l’actif de ce nouveau climat de confiance. Elle relève ainsi avec satisfaction la décision annoncée par la dernière tripartite d’autoriser la gestion des zones industrielles par le privé. « C’est un acquis important, note-t-elle, parce que c’est la première fois que nous allons voir un véritable partenariat public-privé se mettre en place, de manière à permettre à des capitaux privés d’investir dans le développement et l’aménagement des zones d’activité ». Dans le même esprit, la loi de finance complémentaire a également donné satisfaction aux patrons algériens sur des revendications déjà anciennes comme « la dépénalisation de l’acte de gestion, la révision des taux de l’IBS ou encore l’ajustement de la TAP », assure Mme Haddad .

Pour une gouvernance revisitée

Les fonctions de Nacera Haddad au sein du FCE la rendent spécialement sensible aux problèmes relatifs à la création ainsi qu’à l’accompagnement des entreprises dans leur croissance. Pour la vice-présidente du FCE, la création d’entreprises affronte en Algérie des « problèmes récurrents et signalés de longue date qui rendent nécessaire une gouvernance revisitée de l’ensemble des dispositifs existants ». Elle salue de ce point de vue la récente décision du Premier ministre relative à la dissolution des Calpirefs qui « fait suite aux revendications du FCE et de l’ensemble des opérateurs économiques » qui ont, selon elle, « énormément souffert de la rareté du foncier ainsi que de la centralisation et l’anarchie en matière d’octroi des assiettes ». Le FCE compte aujourd’hui beaucoup sur « les nouvelles prérogatives et les instructions données dans ce domaine aux walis avec lesquels les membres du FCE entretiennent d’excellents contacts. Nous avons d’ailleurs installés récemment une commission chargée des dynamiques territoriales », ajoute Mme Haddad.

« L’Ansej, un dispositif formidable victime de sa générosité »

La gouvernance revisitée réclamée par le FCE concerne aussi des dispositifs comme celui de l’Ansej qui sont « des dispositifs formidables qui sont regardés avec envie dans beaucoup de pays voisins, mais sont victimes de leur générosité » pour Mme Haddad qui plaide en faveur d’« une meilleure évaluation de leurs résultats mais aussi d’une plus grande orientation vers les territoires et de la mise en place de banques de projets pour mieux orienter les micro entreprises ». La vice-Présidente du FCE verrait bien également « des antennes de l’Ansej et de l’Angem sur les campus universitaires ».

Associer les opérateurs au pilotage des dispositifs de soutien

Dans le but de mieux accompagner les entreprises dans leur croissance, alors que « 98% des entreprises algériennes sont encore de très petites entreprises (TPE) », Nacera Haddad estime que « l’Algérie a besoin de transférer les bonnes pratiques en utilisant mieux, par exemple, les dispositifs et les fonds mis à notre dispositions par les bailleurs de fonds internationaux ». Citant l’exemple de la mise à niveau des PME, la vice-présidente du FCE affirme qu’« elle bute sur une approche beaucoup trop administrative. Il faut changer le statut de l’ENDPME et le transformer en EPIC ». D’une façon plus générale, ajoute-t-elle, les opérateurs économiques doivent être associés à tous les conseils d’administration qui pilotent les dispositifs existants ».

Entreprenariat féminin : des quotas par genre ?

Mme Haddad ne pouvait pas achever son intervention sur Radio M sans évoquer l’entreprenariat féminin à propos duquel, elle considère que « le système des quotas est un mal nécessaire qui a déjà fait ses preuves en Algérie dans les assemblées élues où notre pays est classé parmi les 20 pays du monde les plus performants ». La vice-présidente du FCE revendique dans ce domaine une « gouvernance et une approche par genre et par filière qui pourrait par exemple conduire un dispositif comme l’Ansej à se voir fixer un quota de 30 % de projets pilotés par des femmes ».

 

La vidéo de l’entretien de Mme Nacera Haddad sur Radio M sur Youtube


 

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

Diplomatie : la DGSE évoque des “signaux” d’Alger en faveur d’une reprise du dialogue avec la France

Le patron du renseignement extérieur français, Nicolas Lerner, a affirmé lundi 10 novembre avoir perçu des “signaux” en provenance d’Algérie traduisant, selon lui, une volonté de reprise du dialogue entre… Lire Plus

Actualités Algérie

Interdictions de voyage et affaires de corruption : ce que révèle le dernier rapport du BCLC

Le Bureau central de lutte contre la corruption (BCLC) a rendu public un rapport détaillé sur ses activités couvrant la période de 2020 à 2024. Selon les chiffres communiqués, l’organisme… Lire Plus

Algérie Algérie

Réformes politiques et médias : la vision de Tebboune face aux inquiétudes des partis

Le président Abdelmadjid Tebboune déplore l’absence de débat autour du projet de loi sur les partis politiques qu’il a soumis à discussion, affirmant qu’il ne souhaite pas faire adopter une… Lire Plus

Actualités Algérie

Rentrée scolaire : Statuts et manuels sous le feu des critiques

La rentrée 2025 s’annonce particulière. Derrière le calendrier et les salles de classe, c’est tout un modèle éducatif qui se retrouve questionné : statuts, programmes, manuels et langues sont au… Lire Plus

Á la une Actualités

Controversé mais promu… Saïd Sayoud jouit d’une « confiance spéciale » du Président

Dans une décision inattendue, le président Abdelmadjid Tebboune a surpris en maintenant Saïd Sayoud au gouvernement. Beaucoup l’annonçaient sur le départ, il hérite au contraire de deux ministères stratégiques :… Lire Plus