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Omar Berkouk redoute sur Radio M un « flop » pour les prochaines introductions d’entreprises à la Bourse d’Alger

Par Yacine Temlali
31 mars 2016
Pour le président de la COSOB, le cadre régissant la Bourse d’Alger est

Pour cet expert financier algérien, les règles de fonctionnement actuel du marché financier sont responsables du manque d’engouement du public pour la Bourse : « Ce sont les professionnels qui doivent acheter et vendre en créant la volatilité et la valeur des transactions et qui font que le public, dans une deuxième étape, s’y intéresse ».

 

 

M. Omar Berkouk, qui était hier l’invité de Radio M., a commenté la prolongation jusqu’au 7 avril prochain de la période de souscription de l’action Biopharm en vue de l’entrée de l’entreprise pharmaceutique à la Bourse d’Alger. Pour cet expert algérien, l’objectif poursuivi par les propriétaires de Biopharm à travers cette opération est de « disperser le capital de l’entreprise » en faisant appel à un actionnariat populaire.

Le caractère, qu’il juge « poussif », de cette première souscription depuis près 3 ans à la Bourse d’Alger, pour une opération qui vise à collecter 6 milliards de dinars, témoigne, selon Omar Berkouk du « désintéressement des Algériens pour la Bourse ». Il y voit la conséquence de la léthargie du marché financier algérien au cours des dernières années et d’un manque de confiance dans ses mécanismes de fonctionnement actuels.

A l’origine de cette léthargie, Omar Berkouk pointe clairement, dans l’ordre, la responsabilité des autorités financières algériennes et celle des intermédiaires en opérations de Bourse (IOB), créés au cours des dernières années par les banques publiques sur injonction de la tutelle.

 

Les IOB sur la sellette

 

Pour tenter de régler le problème de l’animation du marché évoqué de façon récurrente par les dirigeants des entreprises actuellement cotées à la Bourse d’Alger Omar, Berkouk suggère, depuis plusieurs années déjà, aux autorités financières que les six IOB publics soient dotés d’un compte propre pour animer le marché : « Ce sont les institutionnels qui doivent amorcer la pompe. Ce sont les professionnels qui doivent acheter et vendre en créant la volatilité et la valeur des transactions et qui font que le public, dans une deuxième étape, s’y intéresse. »

Les propositions d’Omar Berkouk sont tout à fait précises. Elles consistent, pour les IOB publics, à « mettre 200 millions de dinars chacun et à assurer un rôle de teneur de marché tournant dans la semaine ». Au total donc, un investissement de départ de 1,2 milliard de dinars qui, pour lui, constitue un effort financier tout à fait supportable pour des banques publiques.

Des propositions qui, pour l’instant se sont heurtées à une fin de non-recevoir. « Les autorités financières algériennes, à leur tête la COSOB, affirment défendre un principe de commercialité et soutiennent le point de vue que le marché doit être tiré par la communication des entreprises cotées elles-mêmes ». Un manque flagrant de « volonté politique » pour l’expert financier algérien, qui affirme qu’il s’agit là d’une « démarche valable pour les marchés matures mais inappropriée pour le marché algérien » En Algérie, il en est convaincu, c’est un cocktail de volontarisme et de formation des ressources humaines qui est la clé du décollage du marché financier.

 

Quel avenir pour les prochaines introductions en Bourse ?

 

Omar Berkouk n’est pas vraiment inquiet pour la réussite de l’entrée en Bourse de Biopharm. « De toutes façons, dit-il, la BEA a garanti le placement des actions » et « les investisseurs institutionnels, dans le cas d’une opération de cette taille et s’agissant d’une entreprise particulièrement performante, n’auront certainement aucune réticence à pallier la défaillance éventuel du grand public ».

Les inquiétudes de l’expert algérien concernent surtout l’avenir et particulièrement celui de la dizaine d’introductions en bourse d’entreprises, en majorité publiques, annoncées par les autorités financières algériennes. Dans l’état actuel du fonctionnement du marché et compte tenu du manque d’engouement du grand public, il estime qu’elles courent carrément le risque d’ « être un flop » en se résumant à des « émissions publiques prises par des banques publiques ».  

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