L’industrie automobile algérienne semble trouver une nouvelle fenêtre d’opportunité. Après plus d’une décennie d’essais, de projets avortés et de partenariats sans lendemain, la SFVUI, filiale du groupe public Ferrovial, revient au premier plan avec un accord signé à Alger avec le constructeur biélorusse MAZ. Il s’agit de la mise en place d’une unité de production dédiée aux bus, un segment devenu critique pour le marché national.
Selon les données présentées lors du forum économique algéro-biélorusse, l’usine sera implantée à Oued El Berdi, dans la wilaya de Bouira. Elle ambitionne de produire près de 1 000 bus par an, toutes tailles confondues. Cette usine attendue depuis des années arrive dans un contexte de pénurie aiguë, le pays peine toujours à renouveler son parc, et certaines wilayas fonctionnent avec des bus vieillissants, faute d’offre industrielle nationale.
Ce projet s’accompagne d’un investissement estimé à 4,7 milliards de dinars, ainsi que la création de 612 emplois directs, un chiffre important pour une filière qui peine à trouver sa stabilité. Pour la SFVUI, installée depuis 2024 dans le paysage industriel sans jamais réussir à occuper une place solide, ce partenariat pourrait être l’occasion de franchir un cap.
Cette initiative arrive aussi après l’échec d’Iveco à s’implanter durablement en Algérie. Le constructeur italien, via la même usine de Bouira lancée en 2017 en partenariat avec Ival, pour produire entre 650 et 700 véhicules utilitaires par an, le modèle New Daily, mais la chaîne de montage CKD n’a vu le jour.
Le choix du partenaire biélorusse n’est pas anodin. MAZ est l’un des plus grands fabricants de bus et de camions d’Europe de l’Est, avec une expertise reconnue dans les véhicules poids lourds.
Pour le marché algérien, qui attend depuis des années une offre locale stable et accessible, la relance de la production de bus pourrait être un tournant. Peut-être que le moment est enfin venu pour la SFVUI de s’imposer, même si la prudence reste de mise dans un secteur marqué par les retards et les incertitudes.