Les cours du brent grignotent du terrain ce vendredi, portés par l’enlisement des pourparlers russo-ukrainiens et l’attente de décisions du cartel pétrolier dimanche.
Les prix du pétrole ont ouvert en légère hausse ce vendredi matin. Vers 7 heures (GMT), le Brent de mer du Nord pour livraison en janvier se négociait à 63,58 dollars le baril, en progression de 0,38 %. Le WTI américain évoluait autour de 59,08 dollars. Sur l’ensemble de la semaine, les deux références s’orientent vers un gain d’environ 1 %, après un début plutôt hésitant.
Ce rebond intervient alors que les échanges restent calmes après le long week-end de Thanksgiving aux États-Unis. Les volumes sont faibles, ce qui rend les cours plus réactifs aux moindres nouvelles. Malgré tout, le ton est plutôt positif en cette fin de semaine.
Pas d’accord en vue entre Moscou et Kiev
Cette remontée s’explique par les habituels moteurs géopolitiques. Les négociations entre la Russie et l’Ukraine patinent toujours. En début de semaine, la perspective d’un accord de paix avait un moment pesé sur les prix, en laissant entrevoir un possible assouplissement des sanctions et un retour du pétrole russe sur le marché. Mais aucun progrès concret n’a suivi, et l’incertitude est revenue, soutenant les cours.
Pour Sougandha Sachdeva, stratégiste chez SS Wealth Street, ce blocage diplomatique joue un rôle clé. Tant que les discussions n’aboutissent pas, difficile d’imaginer une normalisation rapide des exportations russes. Le marché en tient compte.
La réunion d’OPEP+ dimanche pourrait stabiliser les cours
Autre élément majeur : la réunion d’OPEP+ prévue dimanche. Les investisseurs s’attendent pour l’instant à un statu quo sur la production. Le cartel et ses alliés n’ont pas vraiment intérêt à ouvrir les vannes alors que la demande mondiale reste fragile et que plusieurs économies ralentissent. Cette seule perspective stabilise les prix. Si OPEP+ durcit le ton, le Brent pourrait dépasser les 64 dollars.
En arrière-plan, les attentes de baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine jouent aussi. Une politique monétaire plus souple améliorerait les perspectives de croissance, et donc la demande en énergie. Ce scénario reste hypothétique, mais il entretient un certain optimisme.
Les analystes restent prudents. Tony Sycamore, d’IG Markets, rappelle que les traders hésitent à prendre des positions marquées après plusieurs fausses alertes sur les négociations de paix. Beaucoup attendent des avancées concrètes avant de bouger.
Rahul Meniun, spécialiste des marchés énergétiques en Asie, estime que la baisse de début de semaine était probablement excessive, nourrie par un optimisme exagéré sur le dossier ukrainien. Le rebond actuel serait donc plutôt un réajustement technique qu’un vrai changement de tendance.





