Le projet de loi de finances 2026, actuellement en débat à l’Assemblée populaire nationale (APN), a commencé à susciter de vifs critiques, notamment de la part des députés du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP). Des députés qui ont mis en lumière des réserves majeures quant à la pertinence et à la crédibilité de ce budget, dont le gouvernement juge d’historique, face aux défis économiques actuels de l’Algérie.
Pour Slimane Zerkani, le cœur de la critique porte sur le caractère « communicationnel » des prévisions budgétaires. Selon lui, la présentation du gouvernement devant la commission des finances se limite à l’énumération de chiffres ambitieux, sans qu’il soit clairement démontré en quoi ce budget pourra refléter les réalités économiques et sociales du pays.
Il s’interroge : « La loi de finances 2026, est-ce une fierté affichée ou simplement une somme de chiffres déconnectés de la réalité ? » Il pointe l’absence de mécanismes de suivi et d’évaluation, nécessaires pour garantir la transformation effective des promesses budgétaires en actions concrètes profitant aux citoyens.
Les députés MSP dénoncent également la logique de « reconduction » à l’identique des politiques économiques du passé, au lieu d’un changement stratégique. Slimane Zerkani considère les mesures du PLF 2026 comme peu innovantes et manquant de courage, n’offrant pas de réponses nouvelles ou adaptées aux difficultés structurelles du pays, notamment en matière de création de richesse réelle hors hydrocarbures et de diversification économique.
Lors de son intervention à l’Assemblée, le député du MSP, Hicham Ben Haddad, a pour sa part souligné que le déficit budgétaire cumulé atteint près de 54% du total des dépenses publiques. Il a également soulevé la problématique de la sous-consommation des crédits alloués pour l’exercice 2025, précisant que seuls 70% de ces fonds ont effectivement été dépensés, ce qui traduit une inefficacité dans la mobilisation et l’utilisation des ressources budgétaires.
Cependant, il met en garde contre la persistance des « réévaluations de projets coûteuses », l’alourdissement du poids des entreprises publiques déficitaires sur le budget de l’État, ainsi que l’absence d’une vision budgétaire claire et pragmatique à moyen et long terme. Ben Haddad s’est également interrogé sur le fait que l’économie nationale est « financée par la dette ».
Au final, les députés MSP appellent le gouvernement à davantage de transparence, de rigueur et de volonté réformatrice. Ils exhortent à dépasser la logique « d’annonce » pour s’engager sur des actions tangibles, mesurables et suivies, capables d’inscrire l’Algérie dans une trajectoire de croissance réelle et durable, au bénéfice de l’ensemble de la société.






