La question de l’exportation de la pomme de terre revient sur le devant de la scène. Dans une lettre adressée le 27 octobre au ministre du Commerce extérieur, le député Belkheir Zakaria, président de la Commission de l’Éducation, de la Recherche scientifique et des Affaires religieuses à l’Assemblée populaire nationale, a appelé à une ouverture rapide des exportations face à une récolte jugée exceptionnelle.
Selon lui, une réaction urgente est nécessaire pour éviter un effondrement des prix sur le marché intérieur. Dans la wilaya d’Aflou (Laghouat), la superficie cultivée dépasse 6 000 hectares, avec un rendement moyen de 500 quintaux à l’hectare, soit une production record. Les estimations nationales font état de 132 000 tonnes, bien au-delà des besoins du marché local.
Pour le parlementaire, il s’agit « d’absorber le surplus, stabiliser les prix et protéger les revenus des agriculteurs ». Dans sa correspondance, il plaide pour une exportation encadrée afin d’éviter que les producteurs, déjà confrontés à la hausse des coûts, ne subissent des pertes massives.
Une récolte record, mais un marché saturé
Cette surabondance, perçue comme un signe de réussite agricole, pourrait pourtant fragiliser la filière. Les infrastructures de stockage demeurent limitées, et le marché national, déjà saturé, peine à absorber la totalité de la récolte. Faute de débouchés extérieurs, les prix chutent rapidement.
Sur le terrain, les signes d’inquiétude se multiplient. À Aflou, les prix de gros oscillent entre 20 et 25 dinars le kilo, selon plusieurs commerçants. « Si les cours tombent en dessous de 20 dinars, ce sera une perte nette pour les agriculteurs, surtout dans des régions comme Oued Souf, où les coûts de production sont très élevés », confie un négociant local.
Ce n’est pas la première fois que la question de l’exportation refait surface. À l’été 2025, une autorisation temporaire de trois jours avait été accordée pour l’exportation vers la Tunisie, avant d’être rapidement suspendue. La mesure, annoncée par le bureau de la wilaya d’El-Oued de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), avait provoqué une forte réaction publique : de nombreux consommateurs redoutaient alors une flambée des prix sur le marché intérieur.





