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Algérie

Pour Zaïm Bensaci, les banques ont accéléré la lente agonie des PME algériennes

Par Yacine Temlali
14 avril 2016
Zaïm Bensaci (photo publiée sur le site de la Radio algérienne).

Pour le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, l’objectif de création de 2 millions de PME à l’horizon 2025 est à oublier, tellement, on 2015, on était loin de l’objectif tracé, 1 million de PME.

 

 

L’état des lieux de la PME algérienne est alarmant. Le taux de mortalité a atteint les 15%, selon Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME. Et quand la création de PME patine, du fait de la bureaucratie dans les banques qui ne les financent que chichement, selon lui, la mortalité de ces entreprisesrattrape fatalement le rythme de leur création.

M. Bensaci a expliqué hier mercredi, durant l’émission  »L’Invité de la rédaction » de la radio chaîne 3, que l’objectif de création de 2 millions de PME à l’horizon 2025 est à oublier. L’ancien plan d’action de l’ex-ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement prévoyait d’atteindre plus d’un million de PME en 2015, 1,34 million en 2020 et 2 millions à l’horizon 2025. Aujourd’hui,  »nous n’avons pas atteint l’objectif escompté, à savoir 2 millions de PME. Il faut beaucoup d’efforts, une stratégie à mettre en place pour les avoir », a relevé M. Bensaci.  »Nous sommes à 800.000 PME. C’est l’affaire de tous pour cette question de création d’entreprises, car on ne crée pas des PME par décret. Il y a un effort, mais les résultats ne sont pas immédiats », a-t-il constaté.

Le responsable de ce bilan peu reluisant est  »le tout import-import ». »Quand il y avait beaucoup d’argent, on ne s’est pas beaucoup préoccupé de la création de la PME. » Critiquant le rôle négatif des banques, qui, d’après lui, ont pratiquement découragé les investisseurs par une politique d’octroi de crédits bureaucratique et contre-productive, M. Bensaci a affirmé qu »’il faut apporter les réformes nécessaires et accorder de l’attention aux créateurs d’entreprises, assouplirl’octroi des crédits et, surtout, en finir avec la bureaucratie et réduire la fiscalité des entreprises ».  »Les banques publiques ne financent que 30% desprojets. Les garanties demandées par les banques sont très draconiennes », a-t-il déploré. 

 

Souvenirs de Temmar et Rahmani

 

Il faut revoir les règles d’octroi de crédits, et les banques doivent respecter leurs propres règlements, car il y a un effort à faire pour aider financièrement les PME », préconise encore M. Bensaci. Pour lui,  »les banques ne suivent pas un investisseur dans l’octroi de crédits sans certaines garanties et conditions, et sont liées par des procédures difficiles ».Or,  »il faut revenir vers des règles prudentielles pour qu’elles (les banques, NDLR) ne soient pas sous une contrainte permanente de ces procédures. Il faudrait qu’il y ait une implication avec les investisseurs, les créateurs de l’entreprise,et pourquoi ne pas faire le chemin ensemble ? Ce serait bien s’il y avait un accompagnement des PME par les banques.

 » Ironie du sort pour les PME algériennes, qui seraient selon M. Bensaci des  »très petites entreprises » (TPE), le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement des temps de Temmar et Rahmani, est redevenu celui de l’Industrie et des Mines. 

 

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