Le marché pétrolier a décroché le 18 septembre. Le Brent de novembre a terminé à 67,60 dollars le baril, le WTI d’octobre à 63,67 dollars. Deux séances de baisse ont suffi pour effacer les gains accumulés depuis le début du mois. Les chiffres de l’Agence américaine de l’énergie montrent pourtant une baisse massive des stocks de brut aux États-Unis (-9,3 millions de barils en une semaine). Mais, dans le même temps, les stocks de produits raffinés comme le diesel ont progressé de 4 millions de barils. Ce décalage indique que la consommation faiblit, même si la matière première s’écoule.
La Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur d’un quart de point. Officiellement, cette décision vise à alléger le coût du crédit et à stimuler l’économie. Mais son président, Jerome Powell, a tenu un discours qui a pesé sur le marché : il a reconnu la fragilité du marché de l’emploi et la persistance d’une inflation trop élevée. Autrement dit, la première économie consommatrice de pétrole au monde n’envoie pas de signaux de reprise solide.
Le Sahara Blend suit la courbe
Pour l’Algérie, ce glissement des cours se répercute immédiatement. Le Sahara Blend, qui sert de référence à ses exportations, avait déjà reculé à 69,24 dollars en août, en baisse de 3,21 dollars sur un mois. Avec un Brent désormais sous les 68 dollars, les marges se resserrent davantage. La loi de finances 2025 repose sur un prix de référence artificiel de 60 dollars, en comptant sur des cours plus élevés pour équilibrer le Trésor. Mais cette « prime » disparaît. Chaque dollar perdu efface des centaines de millions de recettes. Plus de 90 % des devises entrant en Algérie proviennent encore des hydrocarbures.
La Banque d’Algérie a déjà reconnu un déficit courant de 7,5 milliards de dollars sur le premier semestre. Si les cours poursuivent leur correction, ce déficit se creusera, et l’Algérie restera prisonnière d’un modèle qui la rend vulnérable à chaque variation du baril.