La 9ᵉ édition du Salon international de la Récupération et de la Valorisation des Déchets (REVAD), prévue du 25 au 27 octobre au Palais des Expositions d’Alger, n’a finalement pas eu lieu. Pour la deuxième fois consécutive cette année, le rendez-vous phare de l’économie circulaire et du recyclage en Algérie a été reporté à la dernière minute, sans explication claire. Une situation inédite qui a plongé exposants, visiteurs et partenaires dans l’incompréhension totale, nourrissant frustration et interrogations.
Un communiqué laconique de la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI) s’est contenté d’évoquer des « raisons urgentes et exceptionnelles », sans en préciser la nature. L’annonce, intervenue à la veille de l’ouverture, alors que la majorité des stands étaient déjà installés, a pris tout le monde de court.
Une décision tardive et sans communication
Parmi les exposants, la colère est palpable. Un professionnel confie à Maghreb Émergent :
« C’est la première fois que j’assiste à une telle situation : annuler un salon à la veille alors qu’il est entièrement prêt ! Le pire, c’est qu’ils n’ont même pas annoncé de nouvelle date. Et c’est la deuxième fois que cela arrive cette année ! »
Contrairement au premier report, décidé avec un préavis de plusieurs semaines, cette fois le silence a été total. Aucune explication n’a été donnée aux exposants ni au public. Plusieurs tentatives de contact avec la CACI sont restées sans réponse, selon la même source.
L’absence de communication claire de la part de la CACI ne fait qu’accroître la frustration générale. Un autre exposant témoigne :
« Franchement, c’est inacceptable. Aucun effort de communication. C’est un manque total de professionnalisme, surtout que certains viennent de très loin juste pour cet événement. Une telle désorganisation donne vraiment une mauvaise image. »
Des pertes financières importantes
Au-delà du manque d’organisation, ce report brutal représente un véritable gouffre financier pour les exposants.
Ali, propriétaire d’une agence événementielle, explique :
« Pour un stand de 12 m², la plus petite surface à louer, cela coûte entre 180 000 et 200 000 DA, fourniture et pose incluses. Le démontage est également facturé. Sans oublier l’augmentation annuelle du tarif de location. Si le salon ne se tient pas, c’est une dépense très lourde pour les entreprises. La vraie question est : seront-elles remboursées ou non ? »
Mais les conséquences vont bien au-delà. De nombreux exposants avaient programmé des rendez-vous d’affaires et espéraient conclure des contrats importants. Ce report de dernière minute pourrait engendrer des pertes considérables en opportunités commerciales.
Ali poursuit :
« Ce secteur devrait être une priorité pour les autorités. Il est vital pour l’économie et pour l’environnement. »
Un secteur déjà fragilisé
Le REVAD constitue un rendez-vous clé pour les acteurs du recyclage, de la récupération et de la valorisation énergétique en Algérie. Pourtant, le salon fait face depuis plusieurs années à des difficultés structurelles. Certains exposants doutent même de son avenir.
L’un d’eux, souhaitant garder l’anonymat, souligne :
« L’an dernier, plusieurs participants m’ont confié que c’était leur dernière participation. Les raisons ? Une faible affluence, l’absence de sociétés étrangères et un coût de location trop élevé du mètre carré. »
Ces fragilités, combinées à la mauvaise gestion de cette édition, plongent tout un secteur dans une incertitude préoccupante.
Stands montés, espoirs détruits
Au Palais des Expositions, des dizaines de stands montés témoignent du temps, de l’énergie et de l’argent investis… pour rien.
Les exposants étrangers, venus notamment d’autres pays africains, s’inquiètent désormais du sort de leurs équipements et de la question du remboursement, toujours sans réponse.
Ce double report fragilise la crédibilité du salon et laisse un secteur clé dans l’attente, dans un climat d’opacité et de perte de confiance.





