Depuis 2022, l’Algérie tente de réduire sa dépendance au diesel. Le gouvernement a enchaîné les décisions pour freiner l’usage de ce carburant et encourager des alternatives moins polluantes. Une orientation dictée autant par la pression économique que par la nécessité environnementale.
La première mesure forte arrive alors avec l’interdiction d’importer les véhicules d’occasion de moins de trois ans équipés de moteurs diesel. Seules les voitures essence, hybrides et électriques sont désormais autorisées pour les particuliers. Une décision qui rompt avec la dépendance historique du pays au gasoil.
L’interdiction s’applique ensuite aux véhicules neufs importés par les concessionnaires. Le cahier des charges du secteur ne laisse aucune marge : aucun modèle diesel ne peut être commercialisé par ce biais. Le but est de faire évoluer progressivement le parc automobile et de réduire la place du diesel sur le marché algérien.
Fin annoncée de la production locale de voitures diesel
La politique ne s’arrête pas aux importations. Le décret exécutif n° 22-384 du 17 novembre 2022 interdit formellement la fabrication et l’importation de voitures de tourisme équipées de moteurs diesel en Algérie. Les futurs constructeurs installés dans le pays doivent donc se tourner vers l’essence, l’hybride ou l’électrique.
Ensuite, le gouvernement mise sur le transport collectif propre. Dans le projet de loi de finances 2026, l’État annonce la création de sept nouvelles lignes de téléphériques dans autant de wilayas. Cette initiative vise à réduire l’usage des bus fonctionnant au diesel et à promouvoir des solutions moins polluantes.
En parallèle, plusieurs programmes d’électrification des chemins de fer avancent. La conversion des trains diesel vers l’électricité réduit la pollution, mais aussi la consommation de carburant.
L’électrique s’installe dans le paysage
Depuis 2023, l’État introduit des mesures incitatives pour l’achat et la production de véhicules électriques. Des discussions sont en cours avec plusieurs constructeurs chinois afin de lancer l’assemblage de voitures électriques et hybrides en Algérie. Ce choix doit accélérer l’émergence d’un marché local et réduire encore plus l’usage du diesel.
Le gouvernement cible aussi le transport de marchandises. En février dernier, une nouvelle mesure impose de transférer un maximum de conteneurs du port de Béjaïa vers un port sec à Bordj Bou Arreridj. Cette décision diminue le recours aux camions lourds alimentés au diesel, responsables d’une part importante de la consommation nationale.
Un virage dicté par l’économie autant que par l’écologie
Cette orientation répond à deux impératifs. Sur le plan économique, l’Algérie cherche à éviter l’importation de diesel. La production nationale atteint son plafond. Toute hausse de la demande interne obligerait le pays à acheter à l’étranger, ce qui pèserait sur les réserves en devises dans un contexte de recettes pétrolières fluctuantes. Réduire la consommation du diesel devient donc une nécessité stratégique.
Sur le plan environnemental, la diminution de l’usage du gasoil contribue à lutter contre la pollution. En limitant le diesel, l’Algérie veut s’aligner sur les objectifs mondiaux de protection du climat.
Ainsi, la réduction de la consommation de diesel n’a plus rien d’un simple discours. Elle s’inscrit désormais dans une politique planifiée et mise en œuvre sur le terrain. Les mesures adoptées ces dernières années tracent une direction précise : moins de gasoil, plus d’électricité et davantage de transports durables. L’Algérie avance, pas à pas, vers une mobilité plus propre et un modèle énergétique plus cohérent.





