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Tunisie- L’UTAP appelle au lancement d’une réforme structurelle du secteur agricole

Par Yazid Ferhat
13 août 2015
Améliorer les systèmes d'irrigation est une condition de l'amélioration de la productivité.

Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche avertit contre une poursuite des problèmes du manque de rendement agricole et d’encadrement des agriculteurs, « si la réforme du secteur agricole n’a pas lieu rapidement».

 

Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) Abdelmajid Zar a appelé à l’impératif de lancer un projet de réforme structurelle de long terme du secteur agricole. Cette stratégie reposerait sur l’amélioration du rendement global de l’agriculture, a fait savoir Zar dans une déclaration, à l’agence TAP, en marge d’une conférence de presse sur les pertes du secteur agricole suite à l’attentat de Sousse perpétré le 26 juin 2015.

Zar a averti contre une poursuite des problèmes du manque de rendement agricole et d’encadrement des agriculteurs, si la réforme du secteur agricole n’a pas lieu rapidement». Il a mis en garde aussi contre l’éventualité de l’accroissement des écarts entre les régions, de la perte d’opportunités d’emplois et de l’exacerbation des conflits sociaux, tant que le système politique en Tunisie ne parie pas sur le secteur agricole.

Le président de l’organisation agricole a relevé que le projet repose sur quatre clauses à savoir le «facteur foncier des terres agricoles», «l’investissement, le financement et les prix des produits agricoles », «le rendement économique des exploitations agricoles » et «l’infrastructure et sa relation avec les circuits de distribution ».

 Des pertes énormes contre de faibles indemnisations

S’agissant des pertes enregistrées au cours de la saison agricole actuelle, Zar a souligné que 50% de la récolte des céréales ont été détruits par des catastrophes naturelles (inondations, grêle, vents, incendies, fléaux et maladies…).

 Il a fait remarquer, dans ce contexte, que les pertes du secteur dues aux inondations ont dépassé les 31 millions de dinars, alors que l’indemnisation des dégâts a atteint 7 millions de dinars, ce qui représente seulement 22% du volume des pertes enregistrées. Les pertes des cultures sous serre dans la région de Monastir, engendrées par les vents, ont atteint environ 2,2 millions de dinars contre 450 mille dinars d’indemnisations octroyées par l’Etat aux personnes ayant subi des dommages (20%). Les pertes des agriculteurs enregistrées dans le gouvernorat de Kasserine causées par les vents et tempêtes sont estimées à environ 610 mille dinars, alors que celles dues à la grêle sont de l’ordre de 70 mille dinars.

 Zar a précisé que les agriculteurs du gouvernorat de la Manouba ont subi des pertes de l’ordre de 50 millions de dinars à cause du fléau du feu bactérien sans compter les pertes enregistrées dans les autres régions pour la même raison. Par ailleurs, le président de l’organisation agricole a indiqué que les quantités de lait refusées par les centres de collecte ont frôlé les 200 mille litres quotidiennement, alors que le stock stratégique du lait a atteint 68 millions de litres.

 Il a estimé que le manque d’efficience du rôle du ministère de tutelle et les décisions d’importation anarchique prises par le ministère de l’agriculture, sans avoir consulté les professionnels du secteur sont les principales causes de la baisse du rendement de l’agriculteur.

Des demandes urgentes à satisfaire rapidement

Dans le même cadre, Zar a appelé à étendre les mesures inscrites dans la loi de finances complémentaire au titre de l’année 2015 au secteur agricole, tout en annulant l’endettement relatif aux eaux d’irrigation, sans aucune condition. Il a demandé d’instituer l’octroi de crédits saisonniers sans intérêt à toutes les filières agricoles dans les différentes régions, d’activer le fonds des catastrophes naturelles et d’assurer son financement par l’Etat (actuellement, le fonds est financé uniquement par des agriculteurs, moyennant la déduction de 2% sur la base des produits agricoles déclarés).

Le responsable a enfin appelé au rééchelonnement des dettes des agriculteurs avec une nouvelle formule, sans intérêts, en leur accordant une période de grâce de 5 ans avant de commencer le remboursement des tranches relatives au rééchelonnement. Il s’agit également de décider l’octroi d’une subvention directe aux agriculteurs opérant dans les différents secteurs stratégiques et de proposer la suspension totale de l’importation d’une liste de produits agricoles.

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