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Hydrocarbures

Un accord entre l’OPEP et les producteurs externes difficilement envisageable (JP Morgan)

Par Yazid Ferhat 2 septembre 2015
Pour la plupart des experts nationaux, les réponses passent aujourd’hui par la remise en cause du modèle rentier

 

Un officiel russe pense qu’«  une attention particulière sera accordée aux possibles mesures communes pour stabiliser les prix sur le marché international du pétrole, en particulier dans le cadre de la coopération entre la Russie et l’OPEP ». Cependant, un accord est difficilement envisageable, estimaient hier des analystes de la banque américaine JP Morgan.

 

 

L’OPEP a fait part dans son bulletin publié le 31 août, de sa disponibilité pour discuter avec les producteurs  non membres de l’OPEP,  pour atteindre des prix «  juste et équitables». La Russie a réagi le même jour,  par la voix de l’assistant du président russe M. Youri Ouchakov, indiquant dans une déclaration reprise par le site financier Bloomberg, qu’«  une attention particulière sera accordée aux possibles mesures communes pour stabiliser les prix sur le marché international du pétrole, en particulier dans le cadre de la coopération entre la Russie et l’OPEP ».

Cependant, un accord est difficilement envisageable, estimaient hier des analystes de la banque américaine JP Morgan. Ces derniers jugent que le Cartel pétrolier doit opérer  un changement dans sa stratégie pour défendre sa part de marché dans ces éventuelles négociations avec les pays non-membres du Cartel. Pour eux, l’OPEP doit atteindre deux objectifs : faire en sorte que les membres de  l’organisation pétrolière dénouent  leurs différends en rapport avec l’allocation de quotas afin qu’elle puisse opérer  comme un véritable cartel, ce qui est loin d’être le cas au vu des données actuelles. Ensuite, l’organisation doit-elle mener une coopération avec les pays exportateurs de pétrole extérieurs à l’organisation comme la Russie, la Norvège ou le Mexique. Ces mêmes analystes restent cependant sceptiques quant à un accord entre l’organisation pétrolière et ses concurrents externes, en avançant  « la logique économique qui régit un tel arrangement ».

 Un baril à 80 $ le baril agréera l’OPEP

S’agissant du premier point avancé par les analystes, le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar-Zanganeh a déclaré le 2 septembre, que « l’OPEP va arriver à une entente pour la gestion du marché, et pour établir un équilibre entre l’offre et la demande ; mais il semble que nous devons attendre quelques mois pour échanger des points de vues, et discuter  les uns aux autres, aux rythmes des  changements dans l’atmosphère internationale. », a-t-il- dit dans une déclaration reprise par le site omani Time Of Oman, sans  dire cependant, quand l’OPEP pourrait prendre une décision. « La plupart des membres de l’OPEP aimeraient voir les prix du brut autour de 70 $ à 80 $ le baril, et le cartel n’a pas besoin de coordonner avec d’autres fournisseurs de pétrole pour déterminer les niveaux de sortie », ajoute le ministre iranien de pétrole qui réitère  la détermination de son pays à augmenter sa production en dépit de la chute des prix. «  L’Iran a environ 60 millions de barils de condensat en stockage flottant et n’a pas de brut stocké en mer. Il est de notre droit de revenir au niveau de la production que nous avions dans le passé, et ce, dès la levée des sanctions, car nous n’avons pas d’autre choix», a-t-il expliqué.

 Divisions internes sur  la politique de l’OPEP ?

L’Arabie Saoudite et ses alliés du Golf, détracteurs de l’Iran, voudraient rompre avec les prévisions du prix de pétrole dans son rapport de stratégie à long terme, révèle Bloomberg de sources anonymes. Ses sources supputent sur l’existence  de divisions internes sur  la politique de l’OPEP. « Des parties soutiennent une stratégie basée sur les prix (partisans des parts de marchés), tandis que d’autres plaident pour la stabilité du marché de pétrole ». La révision de la stratégie de l’OPEP sera finalisée au plus tard vers la fin 2015.  

Difficultés d’ordre technologiques et réglementaires

S’agissant des plus grands producteurs non OPEP, tels que les États-Unis, le Canada, le Brésil et la Russie, l’agence Bloomberg affirme qu’ils font tous face à une série d’obstacles et de difficultés d’ordre technologiques et réglementaires. Ces derniers seront aggravés si le prix du baril chute davantage. « Certains petits foreurs de schiste aux États-Unis pourraient être contraints de suspendre leurs activités (la production journalière a baissé de 3 millions de b/j en mai et juin par rapport à avril 2015), et le Brésil fera face à « des défis technologiques extrêmes». Quant à la Russie, elle pourrait dans le meilleur des cas empêcher le déclin de son offre », estime l’agence américaine. Pourtant, le vice premier ministre russe Adkady Dvorkovitch a déclaré hier, que la poursuite de la chute des prix pendant une longue période pourrait entraîner une légère réduction de la production russe, mais il ne faut  pas s’attendre à « d’importantes réductions. »

 

 

 

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