Le marché parallèle de la prise de rendez-vous pour les visas Schengen connaît une légère baisse des prix, en particulier auprès du consulat d’Espagne à Oran, malgré la persistance de pratiques illégales menées par des intermédiaires et des agences de services non agréées.
Selon des sources de terrain citées par Maghreb Emergent, les démarches officielles de réservation continuent de faire face à une forte pression et à de grandes difficultés d’accès aux créneaux disponibles, ouvrant ainsi la voie à un commerce clandestin où les rendez-vous se négocient à des tarifs exorbitants.
À Oran, un courtier actif dans ce marché a confirmé que les prix ont reculé ces dernières semaines, tout en demeurant élevés comparativement à la gratuité du service légal. Ainsi, le premier rendez-vous pour une demande de visa Schengen se vend désormais à 1,1 million de dinars, contre 1,3 million auparavant. Le renouvellement d’un visa de court séjour est passé de 1,1 million à 900 000 dinars, tandis que les rendez-vous pour les visas de long séjour sont tombés de 500 000 à 450 000 dinars.
Cette baisse s’explique, selon la même source, par la diminution de la demande et de la pression généralement observées durant les périodes de vacances et la haute saison estivale. D’autres acteurs, opérant dans des agences semi-légales, évoquent une intensification de la concurrence entre intermédiaires, ce qui a contribué à la baisse des prix. Ils reconnaissent toutefois que ce commerce reste « illégal et dépourvu de toute garantie », les courtiers exploitant les failles des systèmes de réservation électroniques ou agissant en coordination préalable sur les créneaux d’ouverture des inscriptions auprès des consulats européens.
S’agissant des visas français, le marché noir a, au contraire, enregistré une hausse marquée des prix après l’introduction du nouveau prestataire Capago, qui a modifié le mode de dépôt des demandes. Les requérants doivent désormais transmettre leur dossier par courrier électronique et attendre une réponse pour l’attribution d’un rendez-vous, un processus pouvant s’étendre sur plusieurs mois. Cette mesure a relancé le recours au marché parallèle, où les tarifs se sont envolés.
Les sources consultées rappellent que traiter avec des intermédiaires ne garantit ni l’obtention d’un rendez-vous ni celle du visa, avertissant que les dossiers déposés de manière non officielle risquent d’être rejetés, voire de valoir à leurs auteurs des sanctions.
Si nombre de candidats estiment que le recours aux courtiers est devenu une « nécessité de fait » face aux difficultés d’accès, les spécialistes des questions migratoires soulignent que ces pratiques constituent une infraction pénale. Ils appellent les autorités à renforcer les contrôles sur les bureaux de services fictifs qui monnayent des rendez-vous imaginaires à des prix exorbitants.