Yazid Benmouhoub sur Radio M : Il y aura bientôt des "points Bourse" dans les agences bancaires | Maghreb Émergent

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Yazid Benmouhoub sur Radio M : Il y aura bientôt des « points Bourse » dans les agences bancaires

Par Yacine Temlali
16 mai 2016

 

Le système qui rejetait les offres supérieures à 5% à la hausse ou à la baisse du cours de référence a été assoupli, avec une fourchette élargie à 20%. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Pour le DG de la Bourse d’Alger, il faut protéger le marché boursier d’une trop grande volatilité des titres. De tels dispositifs, selon lui, existent ailleurs et ne sont pas de nature, après l’élargissement récent de la fourchette, à empêcher la valorisation des titres. 

 

 

Le Directeur général de la Bourse d’Alger, M. Yazid Benmouhoub, qui était hier « l’invité du direct » sur les ondes de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent « ne croit pas que le système de cotation de la Bourse d’Alger soit le principal problème qui entrave la négociabilité des titres cotés ».

Réagissant à une note du Forum du chef d’entreprises (FCE) datée du 19 avril 2016, qui pointe la responsabilité d’un système de cotation gelant la valeur des actions et débouchant sur des valorisations irréalistes des titres de la place, M. Benmouhoub préfère évoquer plutôt l’absence de profondeur du marché et le faible nombre de titres cotés. « Avec 4 ou 5 titres seulement, il n’est pas possible d’avoir une véritable animation du marché. Il n’y a pas suffisamment d’ordres d’achat et de vente. Nous enregistrons à peine une vingtaine d’ordres par mois », affirme le DG de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV). Il soutient, en outre, que « si les détenteurs de titres ne sont pas vendeurs, c’est essentiellement à cause de la politique de dividendes des entreprises ». Celle-ci, offre souvent, selon lui, des rémunérations attractives à des détenteurs d’actions qui « recherchent d’abord la rentabilité de leurs titres ».

 

De nouveaux titres pour atteindre la « taille critique »

 

La solution du problème de l’animation du marché passe donc d’abord, pour le DG de la Bourse, « par l’introduction, à une cadence régulière, de beaucoup de titres qui permettront au marché d’atteindre la taille critique ».Un objectif qui devrait être atteint cette année avec l’introduction de 4 nouvelles entreprises et un rythme d’ « une entreprise par trimestre ». Une cadence que M. Benmouhoub souhaite voir maintenue au cours des prochaines années grâce au programme d’ouverture du capital de 8 entreprises publiques adopté par le gouvernement et inauguré hier par l’ introduction en Bourse de la cimenterie d’Ain el Kebira mais également par l’arrivée de nouvelles entreprises privées.

Le département obligations de la Bourse d’Alger, qui vient, en janvier 2016, de perdre, avec l’arrivée à échéance de l’obligation Dahli, son dernier titre coté, a vu, selon Yazid Benmouhoub, son l’attractivité minée par la « généralisation depuis 2010 des bonifications des taux d’intérêt bancaires ». Il devrait retrouver des couleurs au cours des prochaines années grâce à l’émission de nouvelles obligations comme celle, en cours, de la SRH. Le DG de la SGBV n’a, en revanche, « pas d’informations » sur une éventuelle émission d’obligations par Sonelgaz.

 

Une fourchette élargie pour la variation des cours

 

Une analyse qui n’empêche pas M. Benmouhoub de confirmer qu’une nouvelle fourchette de variations de la valeur des titres a été adoptée au cours des dernières semaines. Une mesure « technique » qui faisait partie, précise–t-il, d’un « programme annoncé de longue date » et qui ne doit rien à « l’intervention du ministre des Finances ».

Le système en vigueur, très décrié, qui rejetait les offres supérieures à 5% à la hausse ou à la baisse du cours de référence, a été assoupli à la mi-avril 2016, avec une fourchette élargie à 20%. Pourquoi ne pas aller plus loin, comme le recommande la note récente du FCE et beaucoup d’acteurs de la Bourse, en libérant complètement l’évolution des cours ?

Pour M. Benmouhoub, il s’agit de protéger la place naissante du marché boursier d’Alger des risques associés à une trop grande volatilité des titres. Ces dispositifs d’encadrement existent, selon lui, « dans toutes les bourses du monde » et ne sont pas de nature, surtout après l’élargissement récent de la fourchette, à empêcher la valorisation des titres. Cette dernière, a-t-il expliqué, est d’ailleurs au rendez vous puisque « les dernières séances se sont traduites par une augmentation sensible de la valeur de certaines actions cotées comme celles de NCA ou de Biopharm ».

Le DG de la Bourse d’Alger a apporté, à cette occasion, un ferme démenti aux rumeurs faisant état d’une « manipulation des cours » de l’action Biopharm et qualifié de « fantaisiste » l’évocation de sources « proches de la Bourse d’Alger ».

 

La généralisation des transactions en ligne en début 2017

 

L’assouplissement de l’encadrement des transactions n’est que la première d’une série de mesures qui se poursuivront également par l’acquisition prochaine d’un nouveau dispositif technique de cotation : « C’est le ministère des Finances qui s’en occupe. Des appels d’offres internationaux ont été lancés et le système devrait être opérationnel début 2017. » Il devrait permettre à cette échéance, selon M. Benmouhoub, une « dématérialisation complète des opérations du parquet et la généralisation des transactions en ligne » en apportant ainsi une solution aux problèmes soulignés actuellement par les opérateurs des ordres d’achat et de vente qui ne parviennent pas sur la plateforme des transactions de la SGVB.

 

Des « points Bourse » dans les agences bancaires

 

A propos de la dynamisation du rôle des intermédiaires en opérations de bourse ( IOB), souvent critiqués sévèrement au cours des dernières années par les dirigeants de sociétés cotées en bourse, M. Benmouhoub se dit « ouvert à toutes les propositions » et rappelle la position traditionnelle des autorités du secteur : « La décision revient d’abord aux IOB eux-mêmes et aux banques qui les ont créés. » Il s’est félicité de la création récente de 2 nouveaux opérateurs par des banques privées ainsi que de l’arrivée d’un premier opérateur non bancaire.

L’intervention du DG de la SGBV sur Radio M s’est achevée par l’annonce de la création prochaine de « points Bourse » dans un certain nombre d’agences bancaires. Ils auront pour rôle, en coordination avec les IOB, d’informer la clientèle des banques sur les produits financiers disponibles ainsi que sur les nombreux avantages associés à de tels placements.

 

Pour écouter l’émission :

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