M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Zones industrielles désertes à Constantine : l’AAPI inverse son approche

Par Lynda N. 30 novembre 2025
Zone industrielle dans la wilaya de Constantine (DR)

L’Agence algérienne pour la promotion de l’investissement (AAPI) a lancé le 29 novembre 2025 un appel public aux investisseurs et porteurs de projets pour identifier les types d’activités à développer dans trois zones économiques de Constantine. Contrairement aux appels précédents, ce nouvel appel ne débouchera pas immédiatement sur l’attribution de terrains, mais constituera plutôt une première phase de “recueil des souhaits d’investissement” avant la publication officielle des offres foncières sur la plateforme numérique de l’agence.

Ce changement de processus révèle une stratégie implicite : l’AAPI reconnaît tacitement que le modèle précédent -proposer des zones “prêtes” sans vraiment connaître les besoins des investisseurs -n’a pas porté ses fruits. Plutôt que de l’avouer ouvertement, l’agence inverse la logique. Elle passe d’une approche “offre d’abord, demande ensuite” à “écoutons d’abord, proposons ensuite”. C’est une correction constructive, mais elle soulève une question centrale : pourquoi cette correction n’a-t-elle pas été implementée plus tôt ?

Les trois zones : une capacité impressionnante mais sous-utilisée

Les trois zones concernées représentent une capacité totale de plus de 1 070 hectares : la zone industrielle Douamès à Aïn Abid (600+ hectares), la zone d’activités El Rimal à Constantine (79,49 hectares), et l’extension de la zone d’activités Ali Mendjeli à El Khroub (120 hectares pour la zone d’activités seule, en plus des 671 hectares d’extension urbaine).

Sur le papier, le portefeuille foncier de Constantine semble imposant. La wilaya dispose actuellement de 913 parcelles s’étendant sur 395 hectares destinées à l’investissement. Parmi ces parcelles, 277 ont déjà été attribuées, laissant 636 parcelles disponibles. À la zone Douamès seule, sur 638 parcelles, seulement 102 ont été attribuées, soit un taux d’allocation de 16% seulement.

Avec 84% des parcelles de la zone la plus grande toujours inoccupées, on comprend pourquoi l’AAPI change de tactique. Ce n’est pas une question de manque d’espace, mais plutôt une question d’inadéquation entre ce qui est offert et ce que les investisseurs cherchent réellement.

Pour Constantine, cet appel constitue une correction pertinente du modèle précédent. L’agence invite les investisseurs à préciser la nature de leur projet d’investissement, le produit final à produire et la surface minimale requise pour leur activité.

En compilant ces informations, l’AAPI pourra ajuster l’aménagement des zones (infrastructures, services, équipements) en fonction d’une demande réelle, au lieu de continuer à proposer des terrains qui ne trouvent pas preneur.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités

Conseil des ministres : lancement imminent de cartes prépayées pour le carburant

Les cartes de paiement prépayées pour l’approvisionnement en carburant, notamment dans les zones frontalières, seront bientôt lancées, selon le communiqué de la réunion du Conseil des ministres tenue aujourd’hui. «… Lire Plus

Actualités

Automobile : les prix flambent en Algérie sous l’effet d’un triple choc

Le marché de l’automobile en Algérie traverse une nouvelle phase de forte tension. Ces derniers jours, les prix ont connu une flambée spectaculaire. Selon plusieurs pages spécialisées dans le monitoring… Lire Plus

Actualités

La France serre la vis sur les retraites versées à l’étranger, en particulier en Algérie

Trois mois pour prouver que l’on est toujours en vie. C’est le délai fixé aux retraités français résidant à l’étranger, sous peine de voir leur pension suspendue. Ce délai administratif… Lire Plus

Actualités

Néphrologie algérienne : entre rêve de greffe et révolution de la télésurveillance

Le Congrès national de néphrologie, qui a clôturé ses travaux aujourd’hui à l’ESHRA (Ain Ben+ian, Alger), a marqué deux jours d’échanges denses et cruciaux pour l’avenir de la prise en… Lire Plus

Actualités

Algérie: l’incertitude s’installe sur le marché noir après le record de l’euro

Le marché noir algérien des devises traverse une zone de fortes turbulences. Après le record historique atteint mercredi par l’euro face au dinar, la dynamique a brusquement changé. Depuis samedi,… Lire Plus