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Algérie

Un colloque sur l’intégration économique en Afrique se tiendra les 11 et 12 mars 2015 à Alger

Par Yacine Temlali 9 mars 2015
L'Afrique, on l'oublie souvent, est la profondeur stratégique de l'Algérie.

Pour donner corps au partenariat interafricain en dehors de la sphère institutionnelle, Algériens et Sénégalais se sont mis d’accord pour la création du Groupement de partenariat algéro-sénégalais (GEPAS).

 

 

Un colloque sur l’intégration économique en Afrique se tiendra mercredi et jeudi 11 et 12 mars 2015 à Alger, à l’initiative de la Confédération générale des finances (CGF). Quelque 34 associations africaines issues d’autant de pays ont confirmé leur présence, selon Karim Mahmoudi, président de la Confédération et hôte de l’évènement.

A l’issue de cette rencontre, il sera procédé, selon les organisateurs, à la création de Confédération africaine pour la promotion des échanges économiques et financiers en Afrique (CAPREF), une « ONG africaine » qui militera pour la création « d’un grand marché économique et commercial interafricain ». Cette structure de réflexion et de concertation de la société civile sur le future économique en Afrique aura pour slogan « l’Afrique aux Africains », affirme encore Karim Mahmoudi. Et d’expliquer : « Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un cycle de conférences qui ont trait à l’économie africaine et que nous organisons avec des associations africaines. Je rappelle qu’il y a eu les rencontres de Bamako au mois de février, les débats d’Alger en ce mois de mars, et au mois de juin prochain, il y aura les débats de Casablanca, au Maroc. »

 

« L’Afrique est au Africains »

Le président de la Confédération générale des finances ajoute : « Nous sommes un groupe d’associations qui partons du principe suivant : que l’Afrique est au Africains. Donc, nous pensons qu’il faut encourager le développement d’un volume de relations commerciales interafricaines. En ce qui nous concerne en tant qu’associations, nous nous projetons dans un système de commerce privé. »

Actuellement, selon Karim Mahmoudi, le volume des relations commerciales interafricaines entre privés est « insignifiant », dans la mesure où le gros de ce qui se fait relève de la sphère des relations« inter-Etats ». Il cite l’exemple du transport aérien qu’accaparent les grosses compagnies internationales, que ce soit Air France, Bristish Airways ou les compagnies portugaises. Le plus grand transporteur maghrébin reste la Royal Air Maroc, quant à Air Algérie, elle se déploie de manière « très discrète » en Afrique, selon le président de la CGF : « Air Algérie est présente dans six pays subsahariens, les pays maghrébins et l’Egypte. La Royal Air Maroc, elle, est à 30 rotations. Le Maroc est devenu un véritable ‘’hub’’, beaucoup d’Africains transitent par Casablanca pour aller dans les autres pays du monde. » Pourtant, souligne-t-il, tout le volume d’affaires que les Marocains font en Afrique ne dépasse pas un milliard de dollars, un chiffre qualifié d’insignifiant par rapport aux capacités de l’Algérie : « Le problème pour l’Algérie, c’est qu’en dehors de cinq grandes villes d’Afrique subsaharienne, il n’y a pas de vols d’Air Algérie. L’Algérie ne travaille qu’avec des pays avec lesquels elle entretient des relations ‘’normalisées’’ politiquement. Ce qui fait que les opérateurs algériens privés se retrouvent le plus souvent abandonnés à leur sort. »

 

Des structures uniquement pour les échanges entre privés africains 

 

Pour donner corps au partenariat privé interafricain en dehors de la sphère institutionnelle, des Algériens et des Sénégalais se sont mis d’accord pour la création d’une sorte de Chambre de commerce algéro-sénégalaise, en l’occurrence le Groupement de partenariat algéro-sénégalais (GEPAS) dont l’annonce avait été faite en juin 2014 à Dakar. Le dossier d’agrément de ce groupement a été déposé au niveau du ministère de l’Intérieur sénégalais, souligne Karim Mahmoudi un de ses membres fondateurs.

Cette structure s’occupera uniquement des échanges entre privés, sachant que, selon Karim Mahmoudi, les échanges publics impliquent plusieurs procédures aussi compliquées que contraignantes, contrairement aux échanges entre opérateurs privés.

La naissance du GEPAS a été saluée par la présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) sénégalais, Aminata Tall, qui estime que le Sénégal et l’Algérie doivent créer « les conditions d’un partenariat sûr et solide » entre leurs secteurs privés, en vue de contribuer à la valorisation de la coopération Sud-Sud. Des exemples similaires au GEPAS verront aussi le jour, espère Karim Mahmoudi. 

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