L’euro continue de s’envoler face au dinar algérien sur le marché noir. Ce mardi 28 octobre 2025, la devise européenne atteint un nouveau sommet. Pour la première fois, le billet de 100 euros s’échange à 27 200 dinars à la vente, un record absolu. En seulement 24 heures, la monnaie unique a gagné 100 dinars. Sur une semaine, la hausse atteint 400 dinars par rapport au mardi 21 octobre.
Sur le marché noir, les cambistes reprennent désormais le 100 euros à 26 950 dinars à l’achat. L’écart entre les prix d’achat et de vente reste faible, signe d’un marché en tension où la demande dépasse largement l’offre.
Une flambée alimentée par une forte demande
Cette nouvelle hausse s’explique par une demande soutenue. Plusieurs facteurs contribuent à cette envolée. D’abord, les importations de véhicules depuis l’étranger connaissent un regain d’activité. Les particuliers, contraints par les restrictions bancaires et les quotas officiels, se tournent vers le marché parallèle pour obtenir des devises.
Ensuite, le commerce informel du cabas reste un moteur important. Les commerçants qui s’approvisionnent en Europe ou en Turquie cherchent à convertir rapidement des montants importants en euros. Enfin, les voyageurs à l’étranger – notamment vers la France, l’Espagne et la Tunisie – alimentent à leur tour cette demande en devises fortes.
Le marché noir, un indicateur de la tension économique
Le marché noir des devises agit comme un baromètre officieux de la situation monétaire en Algérie. L’écart croissant entre les taux officiels et ceux du marché parallèle révèle la pression exercée sur le dinar. Alors que la Banque d’Algérie maintient un taux officiel d’environ 150 dinars pour un euro, l’écart dépasse désormais 18 000 dinars pour 100 euros sur le marché noir. Cet écart record souligne la perte de confiance dans la monnaie nationale et l’insuffisance des canaux légaux pour répondre à la demande.
Selon les cambistes interrogés à Alger et Oran, la tendance haussière pourrait se poursuivre dans les prochains jours. La demande reste forte, et les perspectives économiques incertaines n’incitent pas à une détente rapide. Tant que les restrictions sur les devises officielles demeurent, le marché noir continuera de dicter sa loi.





